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France : Marine Le Pen cherche à reprendre la main par la "refondation" du Front national

Xinhua | 12.03.2018 09h27

Réélue sans suspense à la tête du Front National (FN) avec 100% des suffrages exprimés, Marine Le Pen a clôturé, dimanche, le 16e congrès de son parti à Lille dans le nord de la France en proposant de le rebaptiser par "Rassemblement national". Lors d'un long discours qu'elle a voulu offensif, l'ex-candidate à la présidentielle 2017 a cherché à reprendre la main, renouant avec ses thèmes de prédilection tout en appelant à des alliances avec un "objectif clair: le pouvoir".

Pendant près d'une heure et demie, la présidente du FN s'est exprimée devant ses militants réunis en congrès à Lille avant de leur dévoiler sa proposition de changement de nom du parti. La nouvelle appellation de la formation, "Rassemblement national", doit encore être approuvée par les adhérents du FN dans les semaines à venir.

Depuis sept ans et seule candidate à sa propre succession à la tête du FN, qualifié d'extrême droite par des observateurs français, la députée du Pas-de-Calais a été réélue par les adhérents frontistes, qui se sont prononcés au cours des dernières semaines par voie postale.

"Derrière ce vote, il y a une confiance que vous m'accordez et, cette confiance, bien entendu je veux en être digne", a déclaré Marine Le Pen qui cherche à reprendre la main après sa défaite à l'élection présidentielle l'an dernier et les défections qu'elle a enregistrées dans ses rangs.

Pour conclure ce 16e congrès, présenté comme celui de la "refondation", la leader du parti a cherché à remobiliser ses troupes que l'ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, avait déjà tenté de galvaniser la veille. Marine Le Pen a tout d'abord dépeint aux militants "un nouveau monde" anxiogène. "Les grandes migrations mondiales, si elles se poursuivent à ce rythme, annoncent la suppression de notre pays", a-t-elle lancé avant d'énumérer les défis à relever selon elle.

"Ce qui est en jeu, c'est notre pays, de le voir sortir de l'histoire (...) Ce qui se joue dans notre combat, c'est un défi de civilisation", a-t-elle dit. "La seule question qui vaille : est-ce bon pour la France, est-ce bon pour les Français?", a-t-elle asséné.

"Comprendre, proposer et agir : telle sera notre feuille de route", a-t-elle poursuivi avant de fustiger entre autres "le nomadisme, le sans-frontièrisme et l'immigrationisme irréductible".

"Le mondialisme et l'islamisme sont deux idéologies qui veulent dominer le monde, l'un par le tout-commerce, l'autre par le tout-religieux", a-t-elle insisté.

La présidente du FN a ensuite évoqué les trois piliers de sa stratégie : "la transmission, la protection et la liberté".

En renouant avec ses thèmes de prédilection tels que la lutte contre l'immigration et la défense de l'identité française, Marine Le Pen a déclaré : "L'argent des Français doit d'abord revenir aux Français".

"Les revenants de Daesh, nous n'en voulons pas, ni eux qui sont des monstres, ni leurs femmes qui sont les complices de leurs atrocités. Ils devraient déjà être déchus de leur nationalité", a-t-elle dit.

Marine Le Pen s'en est également pris à "la propagande de Bruxelles" et à l'Union européenne (UE), "cheval de Troie du mondialisme et des intérêts américains". "En Europe, nous défendrons la liberté de la Nation et la liberté de toutes les Nations du continent", a-t-elle dit.

"Pas plus aujourd'hui que demain nous ne marcherons sous la bannière étoilée de l'UE", a-t-elle ajouté. "Nous ne sommes pas anti-Européens, nous sommes opposés à l'UE. C'est même parce que nous sommes Européens que nous sommes anti-UE", a-t-elle affirmé, indiquant qu'"une nouvelle rédaction des traités" avait été entamée par le parti.

"La reconquête de nos libertés peut démarrer de l'intérieur, au Parlement européen", a-t-elle poursuivi, évoquant les élections de juin 2019 qui, selon elle, peuvent marquer la "victoire des peuples et des Nations d'Europe". "Oui, nous sommes dans le sens de l'Histoire!", a-t-elle lancé, en écho aux déclarations de Steve Bannon, avant d'insister sur la nécessité de "mettre en œuvre des alliances".

"Tout se conquiert, tout se mérite, si rien n'est sacrifié, rien n'est obtenu", a-t-elle ajouté avant de conclure: "Notre objectif est clair, c'est le pouvoir".

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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