Dernière mise à jour à 11h31 le 20/01
L'armée américaine veut réorganiser son arsenal atomique et elle pourrait pour cela développer un nouveau type d'arme à faible rendement qui, selon les experts, pourrait déclencher une nouvelle prolifération et augmenter le risque de guerre nucléaire. Les changements proposés au programme d'armement nucléaire, décrits dans une version préliminaire de la « Nuclear Posture Review » du Pentagone, marquent une rupture significative avec la vision de l'avenir nucléaire américain sous Barack Obama, qui, lors d'un discours célèbre à Prague en 2009, avait appelé à l'élimination des armes nucléaires.
Le problème est que nul ne conteste que l'environnement de sécurité actuel est beaucoup plus complexe qu'en 2010 -la dernière fois que le Pentagone a publié une révision nucléaire- et c'est pourquoi le document indique que les États-Unis doivent réaligner leur politique nucléaire avec une « évaluation réaliste » des menaces auxquelles ils sont confrontés, provenant notamment, selon le Pentagone, de la Corée du Nord, de la Russie et de la Chine. « Les conditions de la menace mondiale se sont nettement détériorées » depuis l'examen de la politique nucléaire de 2010, a écrit le Secrétaire à la défense, Jim Mattis, dans l'introduction du document, dont une version divulguée a été publiée par le Huffington Post.
« Les États-Unis sont actuellement confrontés à un environnement nucléaire plus diversifié et plus avancé que jamais auparavant ». La nouvelle stratégie appelle en conséquence à la poursuite du programme de modernisation nucléaire ordonné par Obama, mais les changements notables incluent un appel au développement accru d'armes nucléaires à faible rendement. Ces dispositifs, également connus sous le nom d'armes nucléaires « tactiques », sont toujours extrêmement puissantes et peuvent contenir autant de force destructrice que les bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le Pentagone soutient qu'en ayant plus d'armes nucléaires de plus petite taille, les armes classiques à haut rendement étant pour l'essentiel trop grosses pour être réellement utilisées, il contrecarrerait la « confiance erronée » des adversaires selon laquelle les États-Unis ne répondraient pas à un autre pays en utilisant leurs propres bombes à faible rendement. « Élargir les options nucléaires flexibles des États-Unis maintenant, y compris les options à faible rendement, est important pour la préservation d'une dissuasion crédible contre l'agression régionale », a encore indiqué le document.
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