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Des armes chimiques ont bien été utilisées en Syrie

Xinhua | 09.11.2017 08h36

Le Mécanisme d'enquête conjoint de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a annoncé mardi que des armes chimiques avaient bien été utilisées dans deux incidents en Syrie.

"Il ne fait aucun doute" que des armes chimiques ont été utilisées, a déclaré le chef du Mécanisme, Edmond Mulet, qui a présenté mardi ses conclusions au Conseil de sécurité de l'ONU. Selon lui, l'Etat islamique (EI) est responsable de l'utilisation d'ypérite à Oum Haouch les 15 et 16 septembre 2016, tandis que la République arabe syrienne aurait utilisé du sarin à Khan Cheïkhoun le 4 avril 2017.

"Le mandat du Conseil de sécurité est de savoir qui est derrière ces attaques", a déclaré M. Mulet. "Notre enquête minutieuse, professionnelle et scientifique ne nous laisse aucun doute sur le fait que l'EI et la République arabe syrienne sont responsables", a-t-il ajouté.

"Chacune information a été analysée, remise en question, corroborée avec chacune des données que nous avons reçues afin d'aboutir à ces conclusions", a indiqué M. Mulet, qui s'est dit convaincu de l'exactitude des conclusions des enquêtes menées par le Mécanisme.

"Nous avons toutes les déclarations des témoins, toutes les données chimiques, les vidéos, les images, les études balistiques faites à Oum Haouch", a précisé M. Mulet, qui a ajouté que pour Khan Cheïkhoun, le Mécanisme n'avait reçu le rapport de la Mission d'établissement des faits, sur lequel repose l'enquête, que le dernier jour du mois de juin de cette année, soit près de trois mois après l'incident. "Le cratère où le sarin a été libéré a été rebouché avec du ciment. Il était donc inutile pour nous de nous rendre sur ces sites", a expliqué M. Mulet.

Le Mécanisme d'enquête conjoint a été créé en 2015 par le Conseil de sécurité pour combattre l'impunité relative à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. "Les responsables de ces incidents et de ces attaques, quels qui soient, doivent rendre des comptes", a souligné Mulet, rappelant que l'utilisation d'armes chimiques constitue un crime qui va à l'encontre de tous les traités et conventions au niveau international.

Le 4 avril dernier, plus de 80 personnes ont été tuées dans une attaque chimique présumée à Khan Cheïkhoun dans la province d'Idlib, une région contrôlée par les rebelles dans le nord-ouest de la Syrie.

Le président syrien Bachar el-Assad avait plus tard affirmé que l'attaque chimique dans la ville de Khan Cheïkhoun était un coup monté.

Il a ainsi déclaré qu'il n'y avait pas eu d'attaque toxique dans la ville de Khan Cheïkhoun et que les Etats-Unis et les puissances occidentales avaient empêché une équipe de se rendre en Syrie pour enquêter sur cette question "parce qu'elle aurait découvert que le récit sur tout ce qui s'est passé à Khan Cheïkhoun était un tissu de mensonges".

Le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré que "l'armée syrienne ne possède pas d'armes chimiques et n'en a jamais utilisé auparavant dans aucune ville syrienne".

Deux femmes ont été blessées dans l'attaque au gaz moutarde d'Oum Haouch le 16 septembre 2016.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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