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L'Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus devient le premier Africain nommé à la tête de l'OMS

le Quotidien du Peuple en ligne | 25.05.2017 08h30

Après l'élection du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, ancien Ministre éthiopien de la santé, l'Organisation mondiale de la santé a son premier directeur général originaire d'Afrique. Le Dr Tedros a battu le candidat britannique, le Dr David Nabarro, après trois tours de vote qui ont eu lieu mardi. Le Dr Sania Nishtar, originaire du Pakistan, est arrivée troisième. La décision des États membres a été prise lors de l'Assemblée mondiale de la santé à Genève après une campagne animée. Le Dr Tedros était bien vu, en particulier par les bailleurs d'aide, pour sa gérance de la santé au sein du gouvernement éthiopien de 2005 à 2012. Dans les dernières étapes de la campagne, cependant, il y a eu certaines allégations sur le problème des droits de l'homme et le manque de transparence du gouvernement dont il fut membre. Un universitaire américain l'a en effet accusé d'avoir essayé de cacher une épidémie de choléra qui s'est produite en Éthiopie.

La candidature du Dr Nabarro se basait sur sa longue carrière à l'ONU, où il a joué un rôle de dépanneur dans plusieurs épidémies. Il avait promis une réforme de l'OMS, qui a été fortement critiqué dans le monde entier pour ne pas avoir répondu assez rapidement à l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest. Il y fut envoyé par Ban Ki-moon, alors Secrétaire général de l'ONU, pour stimuler la réponse. Plus tard, il a présidé le comité consultatif mis en place par le directeur sortant de l'OMS, Margaret Chan, qui a mis en place un plan de réforme. La campagne menée par l'OMS a duré longtemps : elle avait commencé avec les nominations de six candidats en septembre de l'année dernière, puis elle s'est poursuivie en janvier, lorsque le comité exécutif de l'OMS a sélectionné les finalistes, écartant l'ancien ministre hongrois de la santé, le Dr Miklós Szócska, suivi rapidement par le Dr Flavia Bustreo et le professeur français Philippe Douste-Blazy.

Les candidats retenus ont ensuite sillonné le monde, cherchant à gagner les votes des Etats membres. Pour la première fois, ils ont discuté ensemble sur des plateformes publiques et ont énoncé leurs engagements dans des vidéos en ligne. Mais en dépit de la plus grande transparence, des allégations de coups tordus ont eu lieu dans les coulisses. Les enjeux ont été particulièrement élevés à la suite du scandale qui a touché l'OMS pendant l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest. Les enquêtes ont révélé que des responsables du bureau régional de l'Afrique mais aussi du siège de Genève n'avaient pas voulu perturber les gouvernements des trois pays touchés, la Sierra Leone, le Libéria et la Guinée en déclarant une épidémie, suscitant des appels de certains pour l'abolition de l'OMS et la création d'un corps plus efficace.

Le nouveau directeur général aura devant non seulement le programme de réforme, mais aussi une lutte pour une plus grande stabilité financière. Les États membres ont en effet été réticents à accorder aux organismes des Nations Unies un financement de base et une grande partie de ses revenus ont été liés à des projets spécifiques, ce qui lui a donné moins de souplesse. Le Dr Jeremy Farrar, directeur du Wellcome Trust, a déclaré : « Je transmets mes félicitations au Dr Tedros pour sa désignation au travail le plus important dans la santé mondiale. En tant que quelqu'un qui a travaillé sans relâche pour réformer les systèmes de santé en Éthiopie et à travers l'Afrique, il apportera d'excellentes connaissances et le leadership politique nécessaire pour rétablir la confiance dans l'OMS à un moment critique de son histoire. Son prédécesseur a fait beaucoup pour améliorer la réponse de l'OMS aux épidémies à la suite de la crise d'Ebola de 2014/15, mais il y a davantage encore à faire. M. Tedros a le pouvoir d'annoncer une nouvelle ère dans la façon dont le monde se prépare et répond aux épidémies, notamment en créant des partenariats, en renforçant les systèmes de santé publique et en développant de nouveaux vaccins et des thérapies disponibles pour tous ceux qui en ont besoin ».

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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