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La Syrie aurait construit un crématorium à Damas pour cacher des massacres de prisonniers

le Quotidien du Peuple en ligne | 17.05.2017 09h00
La Syrie aurait construit un crématorium à Damas pour cacher des massacres de prisonniers
Vue aérienne de la prison de Saidnaya, en Syrie, qui abriterait un crématorium, selon les États-Unis. Photo Département d’État/Digital Globe.

Selon une information diffusée lundi par le Département d’État américain, le gouvernement syrien aurait construit et utiliserait un crématorium dans sa tristement célèbre prison militaire de Saidnaya, près de Damas, pour se débarrasser clandestinement des corps des prisonniers qu'il continuerait d'exécuter à l'intérieur de l'installation. D'après le Secrétaire d’État adjoint par intérim Stuart Jones, des milliers de détenus exécutés ont été jetés dans des fosses communes au cours des dernières années : « Ce que nous pensons est que si vous avez ce niveau de massacres de masse, utiliser ce crématorium ... permettrait au régime de gérer ce grand nombre de cadavres ... sans preuves ».

« Nous pensons que la construction d'un crématorium est un effort fait pour dissimuler l'ampleur des massacres qui ont lieu dans la prison de Sednaya », a-t-il dit dans une séance d'information destinée aux journalistes. Le régime syrien, a dit M. Jones, « a traité les forces de l'opposition et les civils non armés d'une seule et même manière » en continuant à « systématiquement kidnapper et torturer des détenus civils, battant, électrocutant et violant souvent ces victimes », et autorisant « les exécutions extrajudiciaires par milliers », sans toutefois fournir de preuves irréfutables.

Il estime néanmoins que les photographies, prises par satellite et distribuées par le Département d’État, témoignent de la construction progressive de l'installation à l'extérieur du bâtiment principal de la prison et son utilisation apparente cette année. M. Jones a déclaré que les informations « récemment déclassifiées » sur ce sujet et d'autres atrocités qui auraient été commises par le gouvernement du Président Bachar al-Assad proviennent d'« évaluations de la communauté du renseignement », ainsi que d'organisations non gouvernementales et de médias, ajoutant que « Ces atrocités ont été menées apparemment avec le soutien inconditionnel de la Russie et de l'Iran », principaux soutiens de Bachar al-Assad. Aucun de ces gouvernements n'a commenté les nouvelles allégations des États-Unis.

Ces accusations d'assassinats de masse et de corps incinérés arrivent quelques jours seulement après la visite de la semaine dernière à Washington du Ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov et de l'ambassadeur de Russie Sergueï Kislyak. Ils ont été photographiés serrant la main du Président Trump et souriant largement avant une réunion dans le Bureau Ovale, lors de laquelle les discussions ont porté sur la Syrie. Les Russes ont également rencontré le Secrétaire d’État Rex Tillerson, et selon M. Jones, ces nouvelles affirmations arrivent à « un moment opportun pour rappeler aux gens les atrocités qui ont lieu en permanence à l'intérieur de la Syrie ». Il a ajouté que l'information n'a pas été partagée avec les Russes, et ne prétend pas non plus que la Russie ou l'Iran auraient participé à la construction de l'installation. Néanmoins, selon les États-Unis, la Russie a une influence considérable sur Bachar al-Assad, et un point essentiel qui a été évoqué lors de la réunion bilatérale de la semaine dernière a été de demander à la Russie d'utiliser son pouvoir pour brider le régime syrien.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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