Dernière mise à jour à 08h16 le 31/10
Le chef de l'Etat français a reconnu samedi la responsabilité de la France dans l'internement des Tsiganes durant la Seconde Guerre mondiale, lors de la visite de l'ancien camp d'internement de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire, dans le centre de la France) pour rendre hommage aux nomades internés entre 1940 et 1946.
"Il fallait que cette vérité fut dite au plus haut niveau de l'Etat : la République reconnaît la souffrance des nomades qui ont été internés et admet que sa responsabilité est grande dans ce drame", a-t-il déclaré lors de son discours très attendu, puisqu'il s'agissait de la première visite d'un président de la République française sur les lieux.
Montreuil-Bellay était le plus grand des 31 camps d'internement en France jusqu'en 1946. Tous étaient placés sous l'autorité du régime de Vichy, gouvernement dirigé par le maréchal Pétain entre 1940 et 1944.
Au total, 6 000 à 6 500 nomades y furent internés. De novembre 1941 à janvier 1945, plus de 2 000 nomades, des Tsiganes mais aussi des sans domicile fixe de Nantes, y furent envoyés, et une centaine sont morts, ont rappelé plusieurs médias français dont le site d'information public Franceinfo.
Lors de son discours, François Hollande a évoqué le "livret de circulation" créé en 1969 en remplacement du "carnet anthropométrique" datant de 1912 qui visait à "ficher, surveiller" les gens du voyage en France.
Le chef de l'Etat a indiqué que l'Association française des gens du voyage demandait "depuis longtemps la suppression du livret de circulation". Le Conseil constitutionnel l'a déclaré "contraire" à la Constitution française, a souligné M. Hollande, ajoutant que l'institution avait également remis en cause l'obligation faite aux gens du voyage de résider plus de trois ans dans une commune pour pouvoir s'inscrire sur les listes électorales "alors que cette obligation n'est que six mois pour le reste de la population".
"Dans cet esprit, le président de la Commission nationale consultative des gens du voyage, Dominique Raimbourg, a proposé l'abrogation de la loi de 1969 dans le cadre du projet de loi Egalité et citoyenneté", a fait savoir François Hollande, faisant part de son souhait quant à la validation de cette abrogation par le Parlement pour que les gens du voyage soient "des citoyens comme les autres".