Dernière mise à jour à 08h29 le 14/10
Les plus hauts magistrats français ont réagi jeudi aux propos polémiques prêtés au président français François Hollande qui attaque l'institution judiciaire dans un livre de confidence sur son quinquennat, en estimant que ces propos posent "un problème institutionnel".
Le premier président de la Cour de cassation Bertrand Louvel a dénoncé "des outrances renouvelées à l'encontre du pouvoir judiciaire (qui] posent un problème institutionnel", mettant ces propos en parallèle avec ceux de l'ancien président Nicolas Sarkozy qui avait comparé en son temps les magistrats à des "petits pois sans saveur". Pour M. Louvel, "il n'est pas concevable de diffuser parmi les Français une vision aussi dégradante de leur justice", a renchéri le magistrat.
A sa suite, le procureur général Jean-Claude Marin a lu dans un silence pesant, en détachant chaque mot, les propos de M. Hollande rapportés dans le livre des journalistes du Monde Fabrice Lhomme et Gérard Davet "Un président ne devrait pas dire ça", insistant sur la sensation de malaise provoquée par la déclaration présidentielle rapportée.
Le chef d'Etat français M. Hollande aurait défini l'institution judiciaire, comme une "institution de lâcheté", écrivent les deux journalistes. Selon l'ouvrage, M. Hollande aurait déclaré que les hauts magistrats "se planquent", ou "jouent les vertueux" et aurait ajouté que ceux-ci "n'aiment pas le politique".
Pour répondre à la polémique naissante, M. Hollande a reçu MM. Louvel et Marin à l'Elysée dès mercredi dans la soirée.
Pour autant ce rendez-vous n'avait pas "atténué le sentiment d'humiliation de la magistrature", ont affirmé publiquement les deux magistrats lors de l'audience solennelle de ce jeudi matin prévue pour l'accueil des nouveaux magistrats.