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Déploiement du THAAD : l'Asie du Nord-Est dans l'ombre d'une nouvelle Guerre froide

Xinhua | 30.07.2016 09h30

Le fantôme d'une nouvelle Guerre froide plane au-dessus de l'Asie du Nord-Est, alors que Washington insiste sur le déploiement de son bouclier antimissile THAAD en Corée du Sud. Cette démarche provocatrice pourrait conduire à une nouvelle crise dans la région, provoquer une nouvelle course aux armements et anéantir les espoirs d'une dénucléarisation de la péninsule coréenne.

Immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, l'Occident mené par les Etats-Unis a cherché à dicter l'ordre mondial post-guerre et à contenir l'Union soviétique avec pour ambition d'établir une suprématie mondiale et d'assurer la prolifération du capitalisme et de ses valeurs à travers le monde, déclenchant ainsi la Guerre froide.

Par la suite, pendant quatre décennies de confrontation, la plupart des nations du monde ont été obligées de prendre position et ont payé un prix fort pour ces joutes entre les deux superpuissances.

Quelque trente ans après l'effondrement de l'URSS, les Etats-Unis, la première puissance de notre planète, risquent de replonger l'Asie du Nord-Est dans le chaos.

L'administration Obama affirme que son bouclier antimissile peut aider à défendre la Corée du Sud contre les menaces potentielles de son voisin du nord, la République populaire démocratique de Corée (RPDC).

Or, le bouclier antimissile Terminal High Altitude Area Defense (THAAD) est conçu pour intercepter les missiles balistiques intercontinentaux à des altitudes relativement hautes, alors que la RPDC n'a besoin que de missiles à courte portée et d'armes conventionnelles pour attaquer son voisin du sud, ce qui rend le système américain guère dissuasif.

En outre, le système THAAD, qui peut abattre des missiles dans un rayon de 200 km, devrait être déployé dans le district de Seongju, à quelque 300km au sud-est de Séoul, loin de la frontière avec la RPDC. Cela signifie que la capitale sud-coréenne et ses environs, les lieux les plus peuplés du pays, ne se trouvent pas dans le rayon de protection du système.

Alors que les arguments de Washington pour le déploiement du bouclier THAAD sont intenables, ses motivations intéressées n'échappent à personne.

Le radar en bande X utilisé dans le système THAAD peut avoir une portée d'au moins 2.000 km. Une fois déployé en Corée du Sud, ce système pourrait aider les Etats-Unis à observer des pans de territoire chinois et russes, faisant peser ainsi une grave menace sur les intérêts de sécurité des deux pays et sur la paix dans la région.

Une fois que Séoul permettra le déploiement du système THAAD sur le territoire sud-coréen, on devrait s'attendre à une nouvelle course aux armements dans la région. Si tel était le cas, les pays de la région feront face à un dilemme de sécurité et seront entraînés dans un cycle action-réaction inévitable.

Le ministère chinois de la Défense a récemment confirmé que Beijing était en train de tester ses propres systèmes antimissiles pour renforcer ses capacités d'auto-défense. Le déploiement du THAAD ne fera qu'exciter davantage la RPDC, qui fabriquera plus de bombes et testera plus de missiles. Quant à la Russie, on ne pourra pas attendre d'elle qu'elle reste inactive si ses intérêts nationaux sont menacés.

En développant sa présence et ses alliances militaires dans la région, Washington est en train d'engendrer deux foyers de contentieux des deux côtés du 38e parallèle sur la péninsule coréenne, ainsi que de diminuer l'espoir de voir la question nucléaire dans la région être résolue par des moyens diplomatiques.

Washington et Séoul doivent donc être très prudents. Sinon, les conséquences d'une telle décision déplacée pourraient être beaucoup trop désastreuses à surmonter.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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