Dernière mise à jour à 14h05 le 27/06
Le référendum britannique sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) a entamé la confiance du Marché commun du Sud (Mercosur) en ses perspectives de conclure un accord de libre-échange avec l'UE.
L'Uruguay, qui assure la présidence tournante du Mercosur et dirige donc les négociations avec Bruxelles, est particulièrement préoccupé par ce changement de situation dans l'UE.
"Nous devons surveiller (la situation) car elle pourrait compliquer (les négociations sur un accord de libre-échange entre le Mercosur et l'UE)", a indiqué le président uruguayen Tabaré Vazquez.
Le ministre des Affaires étrangères uruguayen Rodolfo Nin Novoa a estimé que le Brexit pourrait détourner l'attention des négociations entre le Mercosur et l'UE, qui ont commencé en 1999 et ont repris en 2010 après six ans d'impasse.
Selon le quotidien uruguayen El Observador, l'Europe "ralentira considérablement les négociations (commerciales)" avec le Mercosur à cause du Brexit et de son "effet contagieux" qui pourrait inciter d'autres pays européens à suivre le Royaume-Uni sur cette voie.
Le quotidien a cité un expert qui a estimé que la sortie du Royaume-Uni de l'UE pourrait avoir des répercussions sur le Mercosur, l'union commerciale sud-américaine fondée en 1991 qui regroupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay et le Venezuela.
"Il n'est peut-être pas déraisonnable de s'attendre à ce que de nombreuses voix en Amérique du Sud demandent : "si les Européens peuvent décider de rester ou de sortir d'une union d'intégration, alors pourquoi pas nous?", a estimé l'expert.
Ignacio Bartesaghi, directeur du département de commerce international et d'intégration de l'Université catholique d'Uruguay, a indiqué que la Commission européenne avait à présent d'autres priorités, ce qui affecterait les négociations avec le Mercosur.
Les deux parties avaient échangé leurs toutes premières offres tarifaires en mai.
La ministre des Affaires étrangères argentine Susana Malcorra a également exprimé sa "grande préoccupation" à la suite du référendum britannique.
"C'est un choc pour les institutions mondiales. La sortie du Royaume-Uni nous inquiète énormément", a-t-elle déclaré, citée par les médias.
Elle a toutefois estimé que les négociations entre le Mercosur et l'UE "progresseraient et parviendraient à une bonne conclusion".