Dernière mise à jour à 08h19 le 14/06
Alors que débute lundi l'examen de la loi travail au Sénat français, une manifestation nationale est prévue mardi à Paris pour dénoncer ce projet de loi jugé défavorable aux salariés par plusieurs syndicats.
Les sénateurs examineront jusqu'au 24 juin le projet de loi sur la réforme du code du travail adopté en première lecture le 12 mai à l'Assemblée nationale au moyen de l'article 49-3 de la Constitution, c'est-à-dire sans débat ni vote des députés, rapporte lundi la presse française.
L'examen au Sénat marquant une étape décisive de l'évolution du texte, une manifestation nationale est prévue mardi à Paris à l'appel de plusieurs syndicats, dont la Confédération générale du travail (CGT), Force ouvrière (FO), Solidaires, la Fédération syndicale unitaire (FSU), l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), l'Union nationale lycéenne (UNL) et la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL).
"Dans le cortège parisien, on devrait d'ailleurs retrouver beaucoup de travailleurs du rail, mais aussi des salariés des raffineries ou encore des agents d'EDF et les éboueurs", dans la mesure où ces quatre secteurs constituent "le socle sur lequel s'appuient les opposants à la loi El Khomri", explique lundi le journal Le Parisien.
Interrogé lundi matin sur Europe 1, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a déclaré s'attendre à "une très forte mobilisation" puisque la manifestation regroupera des opposants à la loi travail venus des quatre coins de France.
"Ce sont plusieurs centaines de bus qui ont été affrétés par les syndicats pour faire converger sur Paris tout ce que la province compte d'opposants à la loi Travail", explique en effet Le Parisien.
Invitée lundi matin sur France Inter, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, a déclaré pour sa part qu'elle "respecte tout à fait le droit de manifester, indiquant néanmoins que la ligne du gouvernement est "que le texte peut toujours être amélioré mais il est hors de question de le détricoter".
Alors qu'elle recevra vendredi M. Martinez pour un énième rendez-vous de travail sur le projet de loi controversé, la ministre a prévenu que "si le mot d'ordre de la CGT c'est le retrait de tous les articles qui font le sens dans ce texte ce ne sera pas possible".
La mobilisation contre la loi travail se cristallise essentiellement autour de cinq articles, notamment l'article 2, qui prévoit la primauté des accords d'entreprise sur les accords de branche.
Enfin, selon plusieurs observateurs, l'examen du texte par le Sénat, à majorité de droite, devrait vraisemblablement donner une inflexion libérale au projet de loi.