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Le retrait des forces russes de Syrie pourrait faire avancer le processus politique syrien

Xinhua | 15.03.2016 13h52

La surprenante décision russe de retirer l'essentiel de ses forces de Syrie est considérée par des analystes comme destinée à faire progresser le processus politique dans le pays, en particulier les pourparlers entre les parties belligérantes en vue de parvenir à une voie politique permettant de mettre fin aux conflits chroniques.

Cette décision vise à "aider à faire avancer la situation politique syrienne, la Russie ouvrant la voie avant que l'opposition et les Etats-Unis n'acceptent ce qui a été convenu", confie à Xinhua l'analyste politique syrien Hossam Choueib.

Le désengagement du contingent russe a été dévoilé lundi soir par l'agence de presse officielle syrienne SANA, provoquant des spéculations et des rumeurs. Selon SANA, cette décision a été prise suite à un entretien téléphonique dans la soirée entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue syrien Bachar el-Assad.

Pour apaiser les rumeurs, SANA a expliqué que cette décision avait été "minutieusement étudiée et coordonnée" entre Moscou et Damas, dénonçant les rumeurs sur une éventuelle dispute, d'autant que l'aviation russe a soutenu l'armée syrienne en frappant efficacement les positions des rebelles depuis septembre dernier.

Le ministre syrien de l'Information Omran el-Zoubi a souligné que les raisons derrière cette décision russe étaient les progrès de l'armée syrienne contre les groupes terroristes, les progrès en matière de réconciliation nationale et la récente cessation des hostilités.

Il a réaffirmé qu'il n'y avait pas de changement dans les relations politiques et militaires entre la Syrie et la Russie, qualifiant la démarche russe de "position politique destinée à faire avancer le processus politique en Syrie".

L'opposition syrienne, notamment les groupes en exil, a salué cette décision russe, ajoutant que si elle est sérieuse, elle apportera un appui fort et positif aux négociations de paix à Genève. Le porte-parole du Haut comité des négociations (HCN) de l'opposition syrienne, Salem al-Mouslet, a ainsi fait savoir que "s'il s'agit d'une démarche sérieuse (...), ça changera beaucoup de choses".

Mahmoud Mouri, membre de l'opposition syrienne, a confié depuis Damas que le retrait des forces russes permettra de faire émerger une solution politique.

"Je pense que la Russie s'efforce de priver l'opposition de tout prétexte à l'occasion de la réunion programmée pour mardi à Genève", a-t-il ajouté.

Anas Joudeh, chef du groupe d'opposition Building the Syrian State (BSS), a cependant estimé que "les politiques des pays ne changeront pas du jour au lendemain".

Pour lui, "le retrait des forces russes signifie une stabilisation de la situation militaire et une certaine confiance dans l'équilibre des pouvoirs, puisqu'il n'y a pas de grands combats, sauf contre le groupe Etat islamique", grâce à l'accord de cessation des hostilités.

Cette décision "va peser sur le processus politique", a-t-il ajouté.

De grands espoirs sont placés dans les négociations inter-syriennes en cours à Genève, étant donné le succès de l'accord de cessez-le-feu et l'accès de l'aide humanitaire aux populations assiégées, deux conditions de base des négociations.

Les bombardements russes en Syrie ont largement amélioré le moral de l'armée syrienne, qui s'est efforcée de reprendre des territoires clés tenus par les rebelles grâce à la couverture aérienne de l'Armée rouge.

Selon certaines informations, la Russie maintiendra une salle des opérations sur la base aérienne de Hmaimim près de Lattaquié (nord-ouest) pour ses avions de combat ainsi que ses bâtiments de guerre dans la base navale de Tartous (côte ouest).

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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