Dernière mise à jour à 08h41 le 26/01
Le nouveau président Marcelo Rebelo de Sousa dans le bureau de vote. |
Dimanche, les électeurs portugais ont élu dès le premier tour le candidat conservateur et ancien commentateur de télévision populaire Marcelo Rebelo de Sousa comme prochain président, un rôle essentiellement honorifique mais qui pourrait néanmoins être la clé dans le maintien de la stabilité politique dans un pays avec un nouveau gouvernement fragile.
Après le décompte de plus de 99% des votes, M. Rebelo de Sousa, du Parti social-démocrate de centre-droit, a remporté plus de 52% des voix, tandis que Antonio Sampaio da Novoa, un ancien recteur de l'Université de Lisbonne concourant comme indépendant, a terminé deuxième avec près de 23%. En troisième, avec un peu plus de 10% des votes, un candidat du Bloc de gauche, un parti d'extrême-gauche qui a contesté la présence du Portugal dans la zone Euro. Le Parti socialiste au gouvernement n’avait officiellement soutenu aucun candidat mais beaucoup de ses membres ont appuyé publiquement M. Sampaio da Novoa.
Si le pouvoir exécutif du Portugal est entre les mains de son Premier ministre, le Président peut toutefois dissoudre le Parlement et mettre son veto à certaines lois ou les renvoyer devant la cour constitutionnelle du pays. Agé de 67 ans, M. Rebelo de Sousa a dit pendant la campagne qu'il allait rechercher la stabilité et le consensus s’il était élu. Il a essayé de se positionner comme un candidat indépendant et proche des gens, qui l'appellent souvent « professeur Marcelo ». « Je serai un président pour tous les Portugais », a déclaré M. Rebelo de Sousa dans son discours de victoire. Il a promis d'être impartial et de chercher à unifier le pays à la fois socialement et politiquement.
La tâche risque cependant de se révéler difficile pour celui qui fut professeur de droit, membre fondateur de son parti et qui a occupé un poste ministériel dans les années 1980. En octobre dernier, le Portugal a sombré dans une crise politique après qu’une coalition dirigée par le Premier ministre Pedro Passos Coelho, un membre du parti de M. Rebelo de Sousa, ait terminé en tête lors des élections législatives, mais a perdu sa majorité au parlement face au leader socialiste António Costa qui a recueilli le soutien de trois partis eurosceptiques d'extrême-gauche, y compris le Bloc de gauche, pour remporter la majorité et former un nouveau gouvernement. Bien que la crise politique ait été résolue, le gouvernement de M. Costa est confronté à la difficulté de contenter ses alliés de gauche en annonçant des mesures anti-austérité tout en obéissant aux règles de l'Union européenne sur le contrôle budgétaire, ce qui, selon les spécialistes, risque fort de ne pouvoir durer très longtemps.