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France : la multiplication des actes islamophobes, une des conséquences des attentats de janvier et novembre 2015

Xinhua | 23.01.2016 11h29

Les actes antimusulmans perpétrés en France ont triplé en 2015 par rapport à 2014 selon le nouveau rapport de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA).

Une hausse que les experts et religieux expliquent par les attentats terroristes de janvier et de novembre 2015 mais également par des discours de haine véhiculés par des groupes identitaires.

Si les actes antisémites sont en légère baisse sur l'année (-5%), avec une décrue sensible au second semestre 2015 (-53% par rapport à 2014), les actes antimusulmans eux, ont triplé en 2015 en France, selon le rapport.

Il y a eu au total, "429 actes et menaces antimusulmans contre 133 en 2014. C'est le chiffre le plus élevé depuis que ces statistiques sont relevées (2012)", note la DILCRA dans son rapport 2015 présenté mercredi dernier.

Selon le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, Gilles Clavreul, une forte augmentation des actes et des menaces antimusulmans est observée aux mois de janvier et de novembre 2015, consécutivement aux attentats terroristes.

"Les actes et menaces commis lors de ces deux mois représentent ainsi 58% du total des actes et menaces comptabilisés en 2015", a précisé dans un communiqué M. Clavreul.

Les attentats de Janvier et de novembre 2015 à Paris expliquent cette "montée de l'islamophobie", selon le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, Abdallah Zekri.

"Après les massacres de Charlie Hebdo puis de Hyper Cacher, on a recensé 178 actes antimusulmans contre 14 en 2014. Puis ça s'est stabilisé. Ensuite au mois de novembre, il y a encore eu une hausse des actes antimusulmans", a expliqué M. Zerkri sur la chaîne de télé, LCI.

Abdallah Zekri explique également la montée de l'islamophobie par certains politiques qui caricaturent dans leurs discours l'immigration ou affirment que "l'islam est incompatible avec les valeurs de la République".

"J'accuse les groupes identitaires, des hommes politiques qui sont à l'origine de ces discours ", a-t-il indiqué.

Sous ce rapport, l'homme politique doit trouver des formules adéquates pour qualifier le phénomène et jouer l'apaisement, estime Oubrou Tareq, recteur de la grande Mosquée de Bordeaux.

"La question d'identifier l'islam au musulman et le musulman à l'islam, le passage de la religion à l'individu se fait parfois subrepticement dans le vocabulaire des politiques parce qu'ils n'ont pas une culture théologique. Et confondent tout, notamment en pensant que tout ce que fait un musulman relève de l'islam", a déploré M. Tareq, invité de BFMTV.

Les attentats ont provoqués une multiplication des actes islamophobes tout comme "l'extrême droitisation de la France", avait déclaré à Xinhua, Esther Benbassa, sénatrice et spécialiste des Juifs et d'histoire comparée des minorités.

Après les attentats de janvier 2015, le gouvernement français a lancé un nouveau plan de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et l'islamophobie.

Ce plan prévoit la sensibilisation contre ce fléau avec l'implication des artistes, sportifs, des médias... mais aussi la répression des discours de haine au droit pénal, la mise sur pied d'une unité nationale de lutte contre la haine sur le net etc. Le coût de ce programme est estimé à 100 millions d'euros sur trois ans (2015 à 2017).

(Rédacteurs :Qian HE, Yin GAO)
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