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France : l'agresseur de l'enseignant juif à Marseille transféré dans les locaux de l'antiterrorisme à Paris

Xinhua | 14.01.2016 08h23

L'adolescent qui a agressé lundi à la machette un enseignant juif à Marseille au nom du groupe Etat islamique a été transféré mardi dans les locaux de la sous-direction antiterroriste près de Paris, alors que l'attitude à adopter face à la menace antisémite divise la communauté juive.

L'adolescent turc d'origine kurde, âgé de 15 ans, a été transféré mardi soir dans les locaux de la sous-direction antiterroriste à Levallois-Perret (ouest de Paris) avant sa possible mise en examen mercredi, a rapporté la presse française.

Lundi, une enquête avait été ouverte pour "tentative d'assassinat aggravé en raison d'une appartenance religieuse en lien avec une entreprise terroriste".

Aux policiers, le jeune en garde à vue a affirmé avoir agi seul, "au nom d'Allah" et du groupe Etat islamique, revendiquant son geste et allant même jusqu'à exprimer "une certaine fierté".

Lundi matin vers 9 heures, le jeune a violemment agressé en pleine rue l'enseignant de 35 ans avec une machette de 50 centimètres de long, le faisant tomber au sol avant de lui asséner plusieurs coups avec son arme blanche.

La victime s'en est sortie avec quelques blessures aux mains et au dos, l'exemplaire de la Torah qu'il portait sur lui ayant amorti la plupart des coups, a rapporté lundi soir la chaîne de télévision France 2.

Suite à cette agression, le président du consistoire israélite de Marseille, Zvi Ammar, a "incité" mardi ses coreligionnaires à "enlever la kippa dans cette période trouble, jusqu'à des jours meilleurs".

"Dans une situation exceptionnelle il faut peut-être prendre aussi des décisions exceptionnelles", a-t-il ajouté.

De son côté, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a déclaré que les propos de Zvi Ammar étaient "un cri d'émotion compréhensible", estimant néanmoins qu'il ne fallait "céder à rien" et que les juifs devaient continuer à "porter la kippa".

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Roger Cukierman, a réagi pour sa part en déclarant que le retrait de la kippa n'était "certainement pas une bonne idée" et que "cela traduit une attitude défaitiste, de renoncement".

La recommandation de M. Ammar a suscité une réaction immédiate de la classe politique qui estime que les juifs n'ont pas à se cacher.

"Nous devons garantir au quotidien, partout sur le territoire, la liberté de chaque citoyen, sa liberté, y compris de vivre sa croyance. C'est ça une République laïque", a déclaré mardi la ministre française de la Justice, Christiane Taubira, à sa sortie d'une réunion à Matignon.

"Je comprends l'inquiétude, mais ce qu' il y a de plus terrible c'est de donner l'impression à l'ennemi qu'on aurait peur", a estimé pour sa part le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Christian Estrosi.

L'agression antisémite de lundi s'est produite quelques mois après deux autres attaques visant la communauté juive de Marseille.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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