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La RPDC annonce le succès de son premier essai de bombe H, s'attirant critiques et scepticisme

Xinhua | 07.01.2016 08h14

La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a annoncé mercredi avoir réussi son premier essai de bombe à hydrogène.

L'annonce a immédiatement suscité un choeur de condamnations de plusieurs pays. Certains d'entre eux ont même exprimé leur scepticisme vis-à-vis de cette information.

UN "SUCCES TOTAL"

Dans un communiqué diffusé par l'agence de presse officielle KCNA, Pyongyang précise que le "succès total" de ce test, qui a eu lieu à 10h00 heure locale (1h30 GMT), signifie que la RPDC "a rejoint avec fierté les pays dotés de l'arme nucléaire et possédant la bombe à hydrogène".

Selon le texte, le dirigeant suprême du pays Kim Jong Un a ordonné l'essai de cette bombe H le 15 décembre dernier et signé l'ordre écrit dimanche.

Cet essai "a prouvé que les spécifications technologiques de la bombe à hydrogène étaient correctes et vérifié de manière scientifique la puissance d'une petite bombe à hydrogène", toujours selon le même document.

Pyongyang a revendiqué avoir mené cet essai "de façon sûre et parfaite" et que l'environnement n'avait pas souffert d'impact négatif.

Le pays a ajouté que son programme d'armes nucléaires visait à briser la politique hostile des Etats-Unis à son encontre et souligné qu'il ne recourrait aux armes nucléaires que si sa souveraineté devait être menacée.

Cet essai de bombe H va à l'encontre des résolutions pertinentes de l'ONU et des efforts internationaux en vue de parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Elle pourrait entraîner des répercussions.

Un peu plus tôt dans la journée, le Centre des réseaux sismiques de Chine (CRSC) avait annoncé qu'un séisme d'une magnitude de 4,9 et d'une profondeur de zéro kilomètre avait eu lieu à 1h30 GMT en RPDC.

De son côté, l'Institut américain de géophysique (USGS) avait annoncé un séisme de magnitude 5,1 et d'une profondeur de 10km (avant de la réviser à 0 km).

Pyongyang avait déjà mené trois essais nucléaires (2006, 2009 et 2013). Lors d'un voyage d'inspection d'un site en décembre dernier, Kim Jong Un avait annoncé que son pays avait mis au point une bombe H.

CRITIQUE ET SCEPTICISME

A la suite de l'annonce de Pyongyang, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que la Chine s'opposait "résolument" à l'essai nucléaire de la RPDC et qu'elle travaillerait avec la communauté internationale pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne.

En Corée du Sud, une réunion du Conseil de sécurité nationale a été convoquée d'urgence, au cours de laquelle la présidente Park Geun-hye a qualifié ce test de "grave provocation". Séoul "va coopérer étroitement avec la communauté internationale pour que la Corée du Nord (RPDC) en paie le prix", a déclaré Mme Park, citée par ses services.

Les services de renseignement sud-coréens ont toutefois exprimé leur doute sur le fait que l'explosion détectée mercredi en RPDC soit le produit d'une bombe à hydrogène. L'agence météorologique sud-coréenne a notamment déclaré qu'elle n'avait détecté aucune radiation.

Au Japon, le Premier ministre Shinzo Abe a estimé que l'acte de la RPDC "a clairement violé les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et constitue un grave défi aux efforts internationaux pour la non-prolifération".

Il a ajouté que le Japon allait travailler avec d'autres pays pour prendre des mesures fermes à l'encontre de la RPDC si les affirmations de Pyongyang étaient avérées.

De l'autre côté du Pacifique, les Etats-Unis ont déclaré qu'ils ne pouvaient pas confirmer dans l'immédiat si la RPDC avait bien procédé à un essai de bombe H, mais ont promis de répondre de façon appropriée à "toutes les provocations" de Pyongyang.

"Bien que nous ne puissions confirmer pour le moment ces affirmations, nous condamnons toute violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et appelons de nouveau la RPDC à respecter ses obligations et engagements internationaux", a déclaré mardi Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, dans un communiqué.

Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait se réunir d'urgence pour discuter de cette question.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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