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France: des ONG saisissent la justice pour protéger les droits des migrants de la "jungle" de Calais

Xinhua | 27.10.2015 08h53

Des ONG ont déposé lundi un référé devant le tribunal administratif de Lille, dans le nord de la France, afin d'amener l'Etat à prendre des mesures d'urgence pour garantir les droits des migrants installés dans la "jungle" de Calais.

"Face aux insuffisances criantes des pouvoirs publics" en faveur des migrants installés dans le bidonville dans lequel vivent quelque 6 000 migrants à Calais, le Secours Catholique, Caritas France et Médecins du Monde en appellent à la Justice", a déclaré le Secours catholiqueun communiqué.

"Des mesures d'urgence doivent être prises, conformément aux recommandations du défenseur des droits, pour répondre sans condition et sans délai aux besoins essentiels et vitaux de toutes ces femmes, hommes et enfants exilés", souligne le communiqué.

"Investis depuis des années aux côtés des milliers d'exilés qui subissent ce chaos alimenté par l'indécision des autorités locales et nationales, le Secours Catholique et Médecins du Monde ont décidé de saisir la justice à cette fin", explique le document, notant que le recours en référé "aux côtés de requérants soudanais, érythréen, irakien, afghan et syrien".

Les associations "appuient leur requête sur la violation de plusieurs droits fondamentaux : le droit au respect de la vie, le droit à la dignité humaine, le droit de ne pas subir de traitements inhumains ou dégradants, le droit d'asile", précise le Secours catholique.

"Elles sollicitent du juge que soient prises en urgence par l'administration des mesures de nature à répondre, sans condition et sans délai, aux besoins essentiels et vitaux de toutes ces femmes, hommes et enfants exilés", poursuit l'association, ajoutant qu'"au-delà de la réponse sanitaire et sociale immédiate qui s'impose", les associations appellent "à un réexamen complet de la politique des pouvoirs publics".

Ce réexamen consiste à renoncer à la politique de "ghettoïsation" et de concentration de tous les exilés dans un même lieu, à "demander fermement à la Grande Bretagne une renégociation des conditions d'accès au territoire britannique des exilés qui veulent s'y rendre" et à "mettre en place, sans délai, un plan d'ensemble national et européen pour l'accueil digne des réfugiés".

Le 20 octobre, le journal français Libération avait publié "l'appel des 800", une pétition signée par plusieurs cinéastes, écrivains, philosophes, chercheurs, intellectuels, "pour alerter l'opinion publique sur le sort réservé aux migrants et réfugiés de la jungle de Calais".

Dès le lendemain, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'était rendu en urgence à Calais pour annoncer, "en plus des 1 500 places en tentes prévues pour début 2016, 200 places pour les femmes et les enfants ainsi que l'ouverture de centres d'accueil, sans que leur localisation ni leur calibrage ne soient précisés", rappelle lundi le journal Le Monde.

"Le juge des référés a 48 heures pour fixer une audience et, s'il constate des atteintes graves et manifestement illégales aux libertés fondamentales, enjoindre à l'Etat d'agir", conclut le quotidien.

(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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