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Intervention en Syrie : la stratégie à adopter divise la classe politique française

Xinhua | 17.09.2015 08h35

L'engagement français en Syrie, qui consiste en des frappes aériennes ou intervention terrestre, divise la classe politique.

Si la majorité des partis politiques est favorable à une intervention en Syrie - à l'exception du Front national - les responsables politiques sont divisés sur la stratégie à adopter lors de la session extraordinaire du Parlement, qui a débuté mardi.

Dans son allocution à l'Assemblée lors du débat sans vote sur l'intervention française en Syrie, le Premier ministre français Manuel Valls a exclu toute intervention au sol des troupes françaises.

"Des frappes seront nécessaires (...) mais toute intervention terrestre de notre part ou occidentale serait inconséquente et irréaliste. Aucun de nos partenaires ne l'envisage d'ailleurs", a déclaré M. Valls.

Pourtant certains députés, notamment Républicains, ont plaidé en faveur d'une intervention terrestre en Syrie, les frappes aériennes n'ayant rien changé.

C'est par exemple le cas du député Républicain, Bruno Le Maire, qui estime que la France doit prendre sa part en engageant ces troupes au sol.

"La France doit constituer une coalition internationale d'abord avec les Etats européens qui ne peuvent pas se laver les mains de cette menace qui est une menace directe sur leur sécurité et, qui provoque

l'afflux des centaines de milliers de réfugiés en Europe. Il faudra à un moment donné des troupes au sol et il faudra que la France prenne sa part", a plaidé M. Le Maire.

Une position défendue par d'autres responsables Républicains comme Xavier Bertrand, qui indique sur Europe1 que l'intervention des troupes au sol est le seul moyen d'en finir avec Daech.

François Fillon, ancien Premier ministre des Républicains, se dit également favorable à une intervention des troupes au sol, mais, précise-t-il, "ces troupes doivent être d'abord des troupes des pays voisins, dans le cadre d'une coalition la plus large possible".

Selon lui, les frappes aériennes ne suffiront pas : "on a vu qu'il y a eu 2.000 frappes aériennes en Irak depuis le début de la participation française dont 200 frappes françaises. Est-ce que l'Etat islamique a reculé ? Non. Il faudra un moment des troupes au sol pour battre l'Etat islamique (...) Il y a eu beaucoup de temps perdu, beaucoup d'hésitation française, une absence quasi-totale de l'Europe, le résultat c'est aujourd'hui des millions de réfugiés sur les routes", a déploré M. Fillon.

Quant au Front national, il s'oppose purement et simplement à une intervention en Syrie, synonyme selon sa présidente Marine Le Pen, d'un soutien aux islamistes.

"François Hollande est obligé de calmer ses ardeurs dans ses volontés guerrières qui auront une conséquence dramatique parce qu'elle consisterait à apporter une aide évidente au fondamentalisme islamique qui est aujourd'hui à l'oeuvre en Syrie", a déclaré la présidente du FN, Marine Le Pen sur BFMTV.

Mme Le pen a qualifié de "véritable folie" la décision d'une intervention militaire en Syrie. Car, dit-elle, "il n'y a pas un seul pays européen qui est d'accord pour une intervention militaire en Syrie".

Selon un sondage Ifop paru dans le Journal du dimanche (JDD), la majorité des français sont favorables à une offensive terrestre de la France contre l'Etat islamique en Syrie.

"Les français ne sont pas persuadés que seule une intervention militaire extérieure peut venir à bout de cette guerre civile. 48% le pensent tandis que 50% sont d'un avis opposé. Mais cette intervention devrait se dérouler au sol dans le cadre d'une coalition, une plus franche majorité, 56%, souhaiterait que la France y participe (...)", indique le Journal.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Yin GAO)
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