Plusieurs centaines de Strasbourgeois manifestent pour une autre politique migratoire

Une manifestation en solidarité avec les réfugiés a rassemblé samedi environ 300 personnes dans le centre historique de Strasbourg. Les manifestants ont demandé aux autorités alsaciennes et françaises des changements en matière de politique migratoire et l'accueil d'un plus grand nombre de réfugiés fuyant l'instabilité et la violence dans leurs pays d'origine.

"Il est temps que la France et les Français changent leur politique et acceptent davantage de Syriens qui sont en souffrance", a déclaré le porte-parole de l'Association Alsace-Syrie. Il a par ailleurs souligné que les Alsaciens, bien connus pour leur générosité et leur hospitalité, pouvaient accueillir davantage de personnes fuyant le conflit en Syrie.

"Et ces personnes ne sont pas des migrants, ce sont des réfugiés", a-t-il insisté.

Les manifestants avaient placé sur le sol des silhouettes représentant les corps de réfugiés morts en tentant de fuir leur pays et trouver refuge en Europe.

Amélie Piton, qui avait eu connaissance de la manifestation grâce à internet, avait emmené son fils de 3 ans et demi avec elle. Elle a souligné que son fils avait le même âge qu'Aylan Kurdi, le petit Syrien mort noyé en tentant d'atteindre l'Europe avec sa famille par la mer depuis la Turquie.

L'image de son corps sans vie, publiée en une des plus grands médias internationaux et reprise en boucle sur les réseaux sociaux, a provoqué un choc et une émotion d'ampleur planétaire.

"Je veux que mon fils puisse voir combien il est chanceux de vivre dans un pays en paix", a confié Amélie Piton.

D'autres manifestants ont déclaré qu'ils voulaient que l'Alsace change sa politique et accueille plus de réfugiés.

"Nous évoquons cette question dramatique depuis des années, et maintenant, enfin, nous nous réveillons", a dit une femme qui a souhaité garder l'anonymat.

Organisée par l'Association Alsace-Syrie et soutenue par le Parti écologiste d'Alsace et la section locale du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), la manifestation a eu bien du mal à avancer sur la place centrale de Strasbourg où s'était massée une foule participant à un événement sportif annuel.

Le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, a annoncé vendredi que la capitale alsacienne rejoignait le réseau des villes solidaires des réfugiés et que Strasbourg voulait accueillir une conférence mondiale sur les réfugiés.

La ville de Strasbourg est située à quelques encablures de la frontière avec l'Allemagne qui a récemment annoncé qu'elle s'attendait à l'arrivée de près de 800 000 réfugiés cette année.

Paris et Berlin se sont mis d'accord jeudi sur le principe d'une répartition des migrants entre les 28 Etats membres de l'Union européenne, un système de quota qui divise les leaders européens. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, est attendu mercredi à Strasbourg pour la session plénière du Parlement européen pendant laquelle il s'exprimera sur cette question.