La nouvelle ère des relations américano-cubaines a commencé aujourd'hui dans la discrétion à Washington et La Havane aux termes de l'entrée en vigueur d'un accord rétablissant les pleins liens diplomatiques à minuit, heure locale. Le drapeau cubain sera également accroché dans le hall du Département d'État des États-Unis aux côtés de ceux des autres pays avec lesquels l'Amérique a des relations diplomatiques.
Apres la réouverture formelle par les autorités cubaines de leur ambassade à Washington, le Secrétaire d'Etat américain John Kerry rencontrera son homologue cubain et s'adressera aux journalistes lors d'une conférence de presse commune. La Section des intérêts américains à La Havane prévoit d'annoncer sa mise à niveau au statut d'ambassade dans une déclaration écrite, mais le Stars and Stripes ne flottera pas au dessus de la mission avant que M. Kerry ne s'y rende en visites en août pour une cérémonie de lever du drapeau. La dernière visite d'un secrétaire d'État remonte à 1945.
Il s'agit d'une nouvelle étape concrète du rapprochement qualifié d'historique entre Barack Obama et Raul Castro, qui a eu lieu l'année dernière. Les relations diplomatiques étaient rompues depuis 1961, et ce n'est qu'en 1977 que des sections d'intérêts dans les anciens locaux des ambassades avaient été ouvertes. À Washington, une cérémonie a eu lieu lundi en après-midi en présence du Ministre cubain des affaires étrangères Bruno Rodriguez, dans ce qui a été la première visite d'un chef de la diplomatie cubaine depuis 1959, année de la prise de pouvoir par Fidel Castro, qui chassa le président pro-américain Fulgencio Batista.
Malgré tout, si la normalisation a pris une place centrale dans les relations américano-cubaines, il reste encore un fossé idéologique profond entre les nations et de nombreuses questions restent à résoudre. Parmi elles se trouvent des litiges épineux comme les créances mutuelles de réparations économiques, ou l'insistance de La Havane à obtenir la fin d'un embargo commercial de 53 ans. Cela ne sera pas une tâche facile, car certains politiciens américains, dont plusieurs candidats républicains éminents, ont juré de ne pas abroger l'embargo et promis de revenir sur les décisions du président américain Barack Obama sur Cuba.