Yassin Salhi, l'auteur de l'attentat en Isère qui a coûté la vie à une personne vendredi dernier, a été transféré dimanche dans les locaux de la Sous-direction anti-terroriste (Sdat), où se poursuit sa garde à vue, a rapporté la presse française.
Yassin Salhi, 35 ans, a été "transféré dimanche en fin de journée vers le siège de la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine)", écrit lundi le quotidien régional L'Est républicain.
L'homme a avoué dimanche aux enquêteurs avoir tué son patron, Hervé Cornora, 54 ans, suite à un différend survenu mercredi dans l'entreprise ATC, à Chassieu près de Lyon, où il travaillait comme chauffeur-livreur, indique la presse française.
"Vendredi matin, Yassin Salhi a décapité Hervé Cornora sur le trajet entre l'entreprise et l'usine Air Products", où il a tenté de faire exploser des bombonnes de gaz, indiquait dimanche la chaîne de télévision France 2.
"C'est également dans ce laps de temps que le suspect prend deux photos avec son téléphone portable, l'une où il montre la tête de la victime, l'autre où il pause à côté de celle-ci, comme un trophée", poursuit la chaîne.
"C'est cette dernière photo que le jeune homme a envoyée avec l'application WhatsApp à un de ses contacts, un certain Sébastien Younès V., parce que c'est son 'seul ami' et pour laisser 'une trace de son geste'", rapportait lundi le journal Le Monde.
"Originaire de Besançon - où Yassin Salhi a vécu avant son déménagement dans le Rhône en 2014 -, cet individu s'est envolé pour la Syrie à l'automne 2014 et serait en lien avec des aspirants au djihad de Vesoul, où vivent ses parents", précise le quotidien.
Face aux enquêteurs, Yassin Salhi s'est jusqu'à présent montré "confus" dans ses déclarations, souligne Le Parisien.
Outre le différend avec son patron, il a notamment "évoqué des difficultés personnelles liées, à la fois, à son travail et à sa vie de famille qui auraient pu le pousser à commettre son geste, mais tout cela reste à préciser", explique le journal, citant une source proche de l'affaire.
Des interrogations demeurent sur sa possible appartenance à un groupe salafiste, note la presse française.
"Une certitude : l'homme était suivi régulièrement par les services de renseignement. Surveillé mais jamais interpellé", expliquait samedi la chaîne de télévision France 2.
"L'homme est signalé une première fois à Pontarlier, dans sa ville natale. Yassin Salhi se radicalise au contact d'un converti. Il est fiché à partir de 2006 et ses conversations téléphoniques sont écoutées. Pourtant, au bout de deux ans, la surveillance est abandonnée", poursuit la chaîne.
"En 2011, à Lyon, il réapparaît dans une enquête sur un groupe terroriste. En 2014, à Besançon, une voisine signale des changements dans le comportement de l'homme", est-il indiqué.
Ces questionnements sur son appartenance à un groupe djihadiste ont été également attisés par la découverte du destinataire de son selfie en Syrie.
Si sa garde à vue peut se poursuivre jusqu'à mardi, celle de sa femme et de sa mère "été remises en liberté à l'issue de leur garde à vue", précisait dimanche France 2.
Dimanche également, le Premier ministre français Manuel Valls a parlé de "guerre de civilisation" à propos du "terrorisme" djihadiste, faisant état d'une "menace terroriste majeure".