L'envoi supplémentaire de quelque 450 militaires américains et l'ouverture d'une base d'entraînement en Irak sont des mesures de réajustement de la campagne contre l'Etat islamique (EI), a annoncé le Pentagone jeudi.
Ce réajustement s'inscrit dans la stratégie de formation des forces irakiennes à la lutte contre l'EI, a indiqué dans un communiqué de presse Martin Dempsey, chef de l'état-major interarmées.
"La campagne militaire s'appuie sur la formation et l'équipement", a indiqué M. Dempsey. "C'est l'élément central, les frappes aériennes mobiles permettant de renforcer les capacités des troupes irakiennes".
La base renforcera la présence américaine dans la province de l'Anbar et permettra aux formateurs américains de travailler avec la 8e division de l'armée irakienne, a-t-il indiqué. Elle permettra également aux Américains de former et de soutenir les tribus sunnites qui souhaitent combattre l'EI.
Il n'y a pas d'offensives prévues dans la province et les principaux efforts dans le pays doivent venir des forces de sécurité irakiennes, a souligné M. Dempsey. Les tribus locales viendront grossir les rangs de la lutte contre l'EI et contribueront à gouverner les zones libérées du groupe terroriste, a-t-il ajouté.
Cela prendra du temps, tout comme la construction de la base, a ajouté M. Dempsey.
Le personnel américain déployé viendra probablement du contingent déjà présent au Koweït et devrait bâtir l'architecture de commandement, le système de protection militaire et la structure de renseignement, a-t-il indiqué.
Cependant, cette base dans la province de l'Anbar ne changera pas la donne. "C'est au gouvernement irakien de changer la donne", a-t-il souligné.
Mercredi, la Maison Blanche a annoncé que le président américain Barack Obama avait autorisé le déploiement de quelque 450 soldats américains de plus en Irak pour former et prêter assistance aux troupes irakiennes combattant l'EI.
Selon certains observateurs, cette décision se fonde sur l'observation que, malgré des frappes aériennes quotidiennes sur des positions de l'EI, l'armée irakienne n'a jusqu'à présent pas enrayé la progression du groupe extrémiste, qui s'est emparé du chef-lieu de la province de l'Anbar, Ramadi, le mois dernier.
Professeur à l'Université de Bagdad, Sabah al-Sheikh a exprimé la crainte que le déploiement de quelque 450 soldats américains à la base d'al-Taqqadum dans l'est de la province de l'Anbar pourrait marquer le retour de l'occupation américaine en Irak.
La chute de Ramadi aux mains de l'EI le 17 mai dernier a poussé le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter à accuser les forces de sécurité majoritairement chiites de l'Irak de manquer de "volonté de se battre" pour la ville sunnite de Ramadi, les soldats irakiens étant "largement plus nombreux" que les combattants de l'EI.