Après deux jours de réunions avec un programme rempli, les dirigeants des pays industrialisés du G7 ont quitté lundi les Alpes bavaroises avec peu de résultats concrets.
Malgré l'éclat avec lequel les dirigeants se sont rassemblés au château d'Elmau, le sommet s'est conclu avec une déclaration de 17 pages, portant sur un large éventail de sujets mais n'étant réduite qu'à des engagements et des avertissements.
C'est le second sommet du G7 avec un programme global couvrant les affaires économiques, sociales et sécuritaires, a indiqué John Kirton, directeur du groupe de recherche du G7 à l'Université de Toronto.
Selon la déclaration, les dirigeants d'Allemagne, de France, du Royaume-Uni, d'Italie, du Japon, des Etats-Unis et du Canada ont discuté de sujets portant sur l'économie mondiale, les changements climatiques, l'entrepreneuriat des femmes, les régulations du marché financier, les impôts, le commerce, les chaînes de distribution responsables, la crise en Ukraine, la sûreté nucléaire, la Libye, et la lutte contre le terrorisme.
Les changements climatiques faisaient partie des priorités de l'ordre du jour. "Une action urgente et concrète est nécessaire afin de faire face aux changements climatiques", indique la déclaration.
La chancelière allemande Angela Merkel a réussi à persuader les autres dirigeants du G7 de convenir d'une limitation de la hausse de la température mondiale à un maximum de deux degrés. Ils ont appelé toutes les parties à respecter la recommandation des Nations Unies de réduire de 40% à 70% leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2050 par rapport aux niveaux relevés en 2010.
Cet accord est considéré comme une victoire pour Mme Merkel, qui visait à obtenir une position unifiée du G7 avant la Conférence sur les changements climatiques de Paris en décembre 2015.
Les dirigeants ont estimé que la reprise économique mondiale a progressé depuis leur dernière réunion, bien que de nombreuses économies ne tournent toujours pas "à leur potentiel maximum" et qu'encore plus de travail doit être accompli pour parvenir à une croissance "forte, durable et équilibrée", ajoute la déclaration, ne spécifiant cependant pas de plans spécifiques et concrets pour appuyer la reprise économique.
Les dirigeants se sont engagés à accélérer les travaux sur le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) afin de compléter la compréhension des grandes lignes du futur accord, et ce aussi rapidement que possible, de préférence vers la fin de l'année.
Les dirigeants se sont exprimé d'une même voix sur le conflit en Ukraine, ce qui s'est clairement reflété dans la déclaration, qui appelle à la mise en œuvre complète de l'accord de Minsk et qui prévient de la possibilité de nouvelles sanctions contre la Russie, position qui provoque souvent des antagonismes.
Les journalistes présents au sommet ont prêté une attention particulière au sujet de la dette grecque, mais les dirigeants européens, y compris Mme Merkel, ont minimisé ce sujet.
Mme Merkel a déclaré que les autres dirigeants du G7 partageait son point de vue sur le fait que la Grèce devrait rester dans la zone euro mais qu'Athènes devait présenter un nouveau programme. "Il n'y a plus beaucoup de temps", a-t-elle ajouté.
Le sommet a été tenu à un moment où les pays du G7 ont du mal à trouver des solutions aux problèmes économiques et diplomatiques récurrents.
La déclaration, résultat de discussions intenses, peut difficilement faire taire les critiques arguant que le groupe du G7 est devenu de plus en plus incompétent dans la gestion de leurs propres problèmes, sans parler des problèmes mondiaux.
Le sommet au château d'Elmau est "un peu plus intéressant que d'habitude", en partie à cause des défis globaux actuels, que les membres du G7 ne peuvent affronter seuls, a déclaré Jim O'Neill, ancien chef économiste de Goldman Sachs, ajoutant que parmi ces défis se trouvent la faiblesse de la croissance européenne et les risques continus de déflation parmi les membres du G7.
"En effet, pour créer un environnement de croissance plus équilibrée, il est difficile d'avoir une telle discussion sans la présence de pays non-membres du G7 tels que la Chine ou l'Inde, de même que d'autres grandes économies émergentes qui font face aux mêmes problèmes telles que le Brésil et la Russie", a-t-il précisé.