Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a plaidé en faveur de la fin du conflit armé de quarante ans avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, hors-la-loi), à l'occasion, samedi, de la fête du Norouz.
S'adressant à l'auditoire rassemblé à Istanbul pour la fête du printemps, M. Davutoglu a déclaré : "J'appelle tout le monde à laisser la haine de côté et, à partir de maintenant, à parler dans la langue de l'affection."
"Plutôt que d'enterrer nos jeunes, enterrons pour toujours la haine, la violence et les armes. Enterrons les souffrances des mères de martyrs et de ceux qui ont perdu leurs fils", a dit M. Davutoglu.
Il a déclaré que dans le "processus pour une solution", le principal objectif du gouvernement est de préserver l'unité du pays, la fraternité de ses citoyens, ainsi que le bien-être et la paix dans le pays.
Au début de l'année 2013, le gouvernement turc a lancé une initiative - le "processus pour une solution" - visant à mettre un terme à des décennies de conflit avec le PKK, qui ont coûté la vie à plus de 40 000 personnes.
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste en Turquie, mais aussi aux Etats-Unis et au sein de l'Union européenne.
La déclaration de M. Davutoglu a coïncidé avec celle qu'a prononcée le leader emprisonné du PKK, Abdullah Ocalan, à l'occasion du Norouz : "Le PKK doit organiser un congrès afin de mettre un terme aux quarante années de conflit avec la Turquie."
Dans sa déclaration, M. Ocalan a insisté sur le fait qu'il est nécessaire de trouver une "solution démocratique" au problème kurde de la Turquie, avançant que les "guerres identitaires, inutiles et implacables", sont le résultat de "la crise néo-libérale provoquée par le capitalisme impérialiste et ses collaborateurs locaux".
Il a déclaré que pour les Kurdes, la nouvelle ère "s'appuiera sur une citoyenneté libre, égalitaire et constitutionnelle, au sein de la République de Turquie".
Le Norouz est la fête qui, le 21 mars, marque le début du printemps. Elle est principalement célébrée en Iran, en Afghanistan, en Inde, en Turquie, en Azerbaïdjan, en Albanie et en Macédoine. La population kurde de Turquie, en particulier, la considère comme un événement culturel et traditionnel important.