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Normalisation des relations avec Cuba : l'UE accélère son processus

( Source: Xinhua )

12.03.2015 08h25

Deux mois et demi après le rapprochement historique américano-cubain, le bloc européen cherche à accélérer la normalisation de ses relations avec La Havane. Dans ce sens, l'Union européenne (UE) et Cuba ont tenu leur troisième session de négociations entre les 4 et 5 mars, et le président français François Hollande est attendu dans ce pays des Caraïbes au mois de mai.

PROCESSUS LANCE DEPUIS PRES D'UN AN

Alors que l'amorce de dégel américano-cubain a attiré l'attention du monde entier, l'UE l'avait déjà fait il y a onze mois. Avant la dernière session de pourparlers, les Européens avaient déjà tenu deux sessions formelles, respectivement à La Havane en avril 2014 et à Bruxelles en août de la même année.

Xu Shicheng, expert en Amérique latine de l'Académie des sciences sociales de Chine, a indiqué que les politiques de l'UE envers Cuba sont très différentes de celles des Etats-Unis.

Ces derniers ont rompu leurs relations diplomatiques avec Cuba en 1962 et ont imposé depuis un sévère embargo commercial et financier sur La Havane, tandis que pour les pays du bloc européen, il existe peu de conflit d'intérêt fondamental avec Cuba, a fait remarquer M. Xu.

Il est donc important pour les Européens de renforcer une coopération économique et commerciale avec le pays insulaire, tout en continuant le dialogue en profondeur au sujet de la diplomatie et des droits de l'Homme, a-t-il poursuivi.

Cinq ans après la suspension des relations entre l'UE et Cuba, le bloc européen a décidé de lever son embargo sur La Havane en 2008 avant de reprendre le contact avec cette dernière. En avril dernier, leurs représentants ont rouvert le dialogue à l'initiative de l'UE, en vue d'un "Accord de dialogue politique et de coopération". Les membres du bloc européen ont changé leurs politiques afin d'encourager La Havane à poursuivre ses réformes.

OBJECTIFS COMMERCIAUX

Face au rapprochement américano-cubain, certaines voix -- et particulièrement celles de l'Espagne, principal partenaire commercial de Cuba -- se sont élevées au sein de l'UE pour revendiquer une accélération du processus de normalisation avec Cuba afin de ne pas perdre de terrain face aux Etats-Unis, notamment en matière d'échanges commerciaux.

Le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Garcia Margallo a demandé à ce qu'on "donne la possibilité aux entreprises de l'UE de concurrencer les entreprises américaines".

Evidemment, la normalisation des relations avec Cuba comporte un intérêt politique mais également économique. Ces dernières années, le commerce entre Cuba et le bloc européen a gagné en volume, faisant de l'UE le deuxième partenaire de l'île après le Venezuela. Leurs échanges commerciaux bilatéraux ont ainsi atteint 3,1 milliards de dollars en 2013.

Les deux économies sont hautement complémentaires. Les exportations cubaines concernent en majorité des matières premières, alors que l'UE exporte vers l'île des biens manufacturés. L'UE étant la principale source d'investissements étrangers de Cuba, le secteur bancaire, le tourisme et l'hôtellerie du pays insulaire offrent de grandes opportunités.

VISITE HISTORIQUE D'UN CHEF D'ETAT FRANCAIS

A la veille de la troisième session des pourparlers UE-Cuba, l'Elysée a annoncé que le président François Hollande se rendra à Cuba en mai. "Sa visite à Cuba le 11 mai constituera le premier déplacement d'un chef d'Etat français dans ce pays", indique un communiqué.

Cette annonce donne un important signe de la volonté des Européens d'accélérer le processus de normalisation avec La Havane.

Selon Yang Jianmin, directeur exécutif du Centre des études cubaines à l'Académie des sciences sociales de Chine, la France est un membre clé de l'UE, et Cuba bénéficie d'une influence considérable en Amérique latine. Vu le nombre d'entreprises opérant dans le pays insulaire, il est normal que les deux parties souhaitent s'en rapprocher. Dans le processus de normalisation avec Cuba, la France cherche à prouver son influence.

Xu Shicheng a indiqué que la visite de M. Hollande, la première du genre effectuée par un chef d'Etat français à Cuba, donnera sans aucun doute une forte impulsion aux relations UE-Cuba et renforcera également la voix de Paris au sein du bloc européen.

EFFORTS CONJUGUES ET CONCURRENTIELS

Le rapprochement historique entre Washington et La Havane a notamment promu le dialogue entre l'UE et Cuba, malgré des nuances dans les pensées des deux parties dans ce processus.

Le bloc européen a salué un "tournant historique" après l'annonce du dégel entre Washington et La Havane. Les efforts conjugués de l'UE et des Etats-Unis feront avancer rapidement le processus en vue des changements dans les domaines politiques et civiques à Cuba, indiquent des experts.

Au terme de la troisième session de pourparlers UE-Cuba, le négociateur en chef européen Christian Leffler a assuré qu'il n'y avait pas de "compétition UE-USA dans le cadre de leurs rapprochements respectifs avec la Havane".

Selon des observateurs, les deux processus parallèles avec Cuba sont sans doute liés. Le processus de normalisation UE-Cuba dépend plus ou moins de l'avancée des négociations USA-Cuba, tandis que les échanges commerciaux entre l'UE et Cuba continuent d'être influencés par les embargos commerciaux et financiers américains.

Sans un "compromis total" américano-cubain, la coopération UE-Cuba fera face à de nombreux obstacles, estiment les analystes, avant d'ajouter que lors de la prochaine session de pourparlers UE-Cuba, prévue cet été à Bruxelles, le bloc européen devrait faire preuve de pragmatisme, en prenant en considération les démarches américaines.

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