Suite à la diffusion d'informations sur Internet selon lesquelles l'Etat islamique d'Irak et du Levant (ISIL) aurait assassiné l'un des deux ressortissants japonais pris en otage par l'organisation terroriste en Syrie, le Conseil de sécurité des Nations Unies a fermement condamné dimanche "cet acte odieux et lâche" et exigé la libération immédiate du second otage.
Selon une photo accompagnée d'un message sonore diffusés sur Internet samedi 24 janvier et actuellement en cours d'authentification par les autorités japonaises, Haruna Yukawa, l'un des deux otages japonais détenus par ISIL, aurait été assassiné. Ce consultant en questions de sécurité était tombé entre les mains du groupe islamiste au mois d'août 2014, alors qu'il séjournait en Syrie. A l'heure actuelle, ISIL serait toujours en possession d'un second otage japonais, le journaliste Kenji Goto, qui, selon la presse, s'était rendu en Syrie afin de plaider en faveur de la libération de son ami M. Yukawa, avant d'être lui-même pris en otage par les terroristes.
"Ce crime est, une nouvelle fois, un rappel tragique des dangers croissants auxquels est confrontée chaque jour la population en Syrie, et notamment les journalistes", ont déclaré les membres du Conseil de sécurité dans une déclaration de presse. "Il a également démontré une fois de plus la brutalité d'ISIL, qui est responsable de milliers de violations contre les peuples de Syrie et d'Irak".
Le Conseil des 15 membres a souligné la nécessité de traduire en justice les responsables de l'assassinat de M. Yukawa et a exhorté tous les Etats, conformément à leurs obligations découlant du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, à coopérer activement avec le Japon et les autorités compétentes à cet égard.
Les membres du Conseil de sécurité ont par ailleurs exprimé leur profonde sympathie et leurs condoléances à la famille de la victime, au gouvernement du Japon, ainsi qu'aux familles de toutes les victimes ayant trouvé la mort aux mains d'ISIL.
"ISIL doit être vaincu et l'intolérance, la violence et la haine prônées par le groupe doivent être éradiquées", ont ajouté les membres du Conseil, soulignant qu'ils n'étaient en rien intimidés par de tels actes de barbarie. Au contraire, ont-il déclaré, leur détermination n'en est que d'autant plus grande à lutter contre ISIL, le Front el-Nosra et toute autre personne, entreprise ou entité associée à Al-Qaida.
Les membres du Conseil ont ainsi exigé la libération immédiate et inconditionnelle de M. Goto et de toutes les personnes retenues en otage par ces organisations terroristes.
Le Conseil de sécurité a rappelé que, conformément au droit international humanitaire, les journalistes et les professionnels des médias accomplissant des missions périlleuses dans des zones de conflit armé sont considérés comme des personnes civiles et doivent être respectées et protégées en tant que telles.
Rappelant que ISIL figure au nombre des groupes cités dans la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida, le Conseil a mis en garde tout individu ou entité susceptible d'apporter un soutien financier ou matériel à ce mouvement contre la possibilité de se voir ajouté à la Liste et d'en subir les sanctions.