Un nouveau cycle de négociations entre le G5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) et l'Iran s'est déroulé dimanche à Genève, en Suisse.
Il s'agit du deuxième cycle de négociations à l'issue des pourparlers à Vienne en novembre dernier, où les négociateurs ont décidé de prolonger le délai jusqu'à la fin-juin pour parvenir à un accord définitif sur le dossier nucléaire iranien.
Ce cycle de négociations était "intensif, pragmatique et approfondi", qui a contribué à élargir le terrain d'entente,a déclaré dimanche Wang Qun, directeur du Département du contrôle des armements du ministère chinois des Affaires étrangères et chef de la délégation chinoise, à l'issue d'une journée de discussions à Genève.
Il a annoncé que toutes les parties ont convenu de tenir un nouveau cycle de négociations au début du mois de février.
D'après des analystes, des progrès limités ont été réalisés dans les dernières négociations, mais certaines divergences principales entre les négociateurs restent à résoudre.
Les principaux sujets de discorde
Aux termes de l'accord intermédiaire conclu en novembre 2013 à Genève, l'Iran s'est engagé à ne pas enrichir d'uranium au-delà de 5%, le seuil habituel d'enrichissement pour usage civil, en échange des obligations de la communauté internationale de ne faire adopter aucune nouvelle sanction contre Téhéran.
Jusqu'ici, ces engagements ont été strictement respectés.
Pourtant, Marc Finaud, chercheur de l'Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement, a expliqué à l'agence Xinhua que les négociateurs ont convenu de la limite qualitative mais pas celle quantitative de l'uranium enrichi en Iran.
L'un des principaux sujets de discorde entre les G5+1 et l'Iran est le nombre de centrifugeuses, les appareils qui enrichissent l'uranium, dans les installations nucléaires de l'Iran.
Téhéran possède actuellement près de 20,000 centrifugeuses dont la moitié en activité.
Les G5+1 veulent réduire la taille de ce programme afin d'empêcher l'Iran d'être en capacité de se doter de l'arme nucléaire.
Pour sa part, l'Iran a réclamé qu'un total de 190,000 centrifugeuses est nécessaire pour préserver son programme d'enrichissement à un niveau industriel.
La divergence réside également dans l'agenda pour la levée des sanctions internationales contre l'Iran. Téhéran exige la levée définitive des sanctions une fois que l'accord définitif est signé, tandis que l'Occident a l'intention de garder le bâton et les carottes jusqu'à la fin, par la levée progressive des sanctions.
Les perspectives des négociations à long terme
En ce qui concerne les perspectives des négociations à long terme, des analystes mettent l'accent sur le rôle prédominant de Washington et Téhéran pour parvenir à une solution globale.
Selon M. Finaud, l'intervention de la pression politique interne des deux pays devront être mise en considération.
Du côté américain, la majorité républicaine au Congrès est favorable au durcissement des sanctions. Le président américain Barack Obama a annoncé qu'il opposerait son veto en cas de texte de loi en faveur de sanctions. Pourtant, pour enlever les sanctions contre l'Iran, son administration ne peut pas contourner le Congrès, en tant qu'organe législatif.
Du côté iranien, des conservateurs, qui ne font pas confiance aux Occidentaux, préfèrent réserver la possibilité d'enrichir l'uranium à une plus grande échelle chez eux, tout en gardant les réacteurs jugés sensibles en terme de prolifération par les Occidentaux.
Pourtant, des signes favorables au dialogue ont apparues avec les multiples entretiens tenus récemment entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue iranien Javad Zarif.
Les deux pays se sont également rapprochés dans la lutte contre l'Etat islamique en Irak.