Suite à l'adoption mercredi par l'Assemblée nationale de la nouvelle carte de France métropolitaine à 13 régions, la presse française souligne le mécontentement des députés alsaciens, mais surtout le fait que le deuxième volet de cette réforme ne fait que commencer : la refonte des compétences des régions et des départements. Après plusieurs mois de discussion et diverses lectures au Sénat et à l'Assemblée nationale, les députés français ont adopté mercredi la nouvelle carte administrative de France métropolitaine à 13 régions par 95 voix pour, 56 contre et 11 abstentions, a rapporté la presse française.
Une "victoire à modérer toutefois", estimait mercredi la radio France Bleu sur son site Internet, qui précise que "pour ce dernier jour à l'Assemblée avant les vacances, les députés n'étaient que peu présents sur les bancs de l'hémicycle".
"Pas un seul parlementaire alsacien, qu'il soit de la majorité ou de l'opposition, ne s'est prononcé en faveur de la carte", indique la radio, reprenant les propos de la députée UMP d'Alsace Arlette Grosskost.
Les députés Front de gauche, les écologistes, les radicaux de gauche, l'UMP (droite) et l'UDI (centre) ont voté majoritairement contre, alors que les socialistes ont voté pour, précisent les médias français.
Par ailleurs, les parlementaires UMP devaient déposer un recours devant le Conseil constitutionnel dès jeudi, en faisant valoir que l'on ne peut pas "toucher au périmètre d'une collectivité territoriale sans avoir préalablement consulté cette collectivité", note la presse française.
La nouvelle carte réduit le nombre de régions françaises de 22 à 13 en fusionnant l'Alsace avec la Lorraine et Champagne-Ardenne, le Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie, Midi-Pyrénées avec Languedoc-Roussillon, Poitou-Charentes avec Limousin et Aquitaine, Bourgogne avec Franche-Comté, Rhône-Alpes avec Auvergne et les deux Normandie, rappellent les journaux français.
Cette réforme a été voulue pour au moins deux raisons : rationnaliser le fonctionnement des collectivités locales pour opérer des économies et créer "des régions plus grandes, plus fortes et plus efficaces pour les services publics et le développement économique", selon les termes du rapporteur du texte, Carlos Da Silva.
Si début mai, "le secrétaire d'Etat à la réforme territoriale, André Vallini, évoquait des économies 'de 12 à 25 milliards d'euros par an à moyen terme', tout le monde s'accorde désormais pour juger ces chiffres fantaisistes sans être capable d'en donner des plus précis", relativisait en juillet le journal Le Monde, pour qui la réforme "ne servirait qu'à envoyer un signal à Bruxelles en montrant que des réformes structurelles sont engagées ".
De son côté, la radio France Info écrivait mercredi sur son site Internet que qu'"à ce jour, aucune estimation fiable des économies que la réforme pourrait permettre de faire n'a pu être réalisée".
"La carte de France redessinée, place au second volet de la réforme territoriale : le projet de loi sur la répartition des compétences (..) Régions, départements, intercommunalités : qui doit faire quoi ? Cet autre débat s'annonce au moins aussi intense que celui des nouvelles régions", prévenait mercredi France Bleu sur son site Internet.
Selon la presse française, le gouvernement souhaiterait attribuer aux régions le développement économique et aux départements la solidarité sociale et territoriale.
La réforme transfèrerait par exemple aux régions la gestion des collèges, du transport scolaire, des routes et ports départementaux, indiquent les médias français.
La répartition des compétences sera tranchée "après l'adoption d'un autre texte en cours de débat au Parlement", précise le site d'information en ligne Huffington Post.
Autres discussions à venir : le choix des noms des nouvelles régions, souligne enfin la presse française.
"Six régions restent intactes et pour l'heure, seulement une change de nom, le Centre devenant Centre-Val de Loire. Pour les autres entités, il a été décidé d'accoler les noms des régions dans l'ordre alphabétique avec charge aux futurs assemblées régionales de se choisir une nouvelle appellation", écrivait mercredi le Huffington Post.
"Pour l'heure, seul le cas de la Haute et de la Basse Normandie est réglé par le texte de loi sur la réforme territoriale : sans surprise, la nouvelle région s'appellera 'Normandie'", indiquait mercredi l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur.
La réforme des régions "doit maintenant être appliquée dans les territoires, autrement dit : le plus gros du chantier ne fait que commencer", concluait mercredi France Bleu.