Premières frappes aériennes françaises en Irak

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )

20.09.2014 11h11

Deux Rafale français partis de leur base d’Abou-Dhabi, le 18 septembre.

Des chasseurs-bombardiers français ont frappé une cible soupçonnée appartenir à l'Etat Islamique en Irak pour la première fois vendredi, marquant l'expansion d'une campagne militaire menée par les Etats-Unis contre les extrémistes qui se sont emparés d'un tiers du pays et de contrôler également de grandes parties de la Syrie voisine. La France est ainsi devenue le premier pays à passer à l'action en Irak après les Etats-Unis.

Le Président François Hollande a déclaré que les Rafale ont attaqué « un dépôt logistique des terroristes » près de la ville de Mossoul, qui est aux mains de l'Etat Islamique depuis plus de trois mois. Il a promis davantage d'opérations dans les prochains jours. L'action militaire française, qui suit les frappes aériennes américaines dans le nord de l'Irak et près de la capitale Bagdad, a semblé remporter l'approbation du plus haut dirigeant chiite de l'Irak, le Grand Ayatollah Ali al-Sistani.

Dans un sermon du vendredi, délivré par un de ses collaborateurs, Ali al-Sistani a reconnu que l'Irak avait certes besoin d'aide étrangère, mais ajouté qu'il ne doit pas tomber sous la coupe des puissances extérieures. « Même si l'Irak a besoin de l'aide de ses frères et de ses amis dans la lutte contre le terrorisme noir, le maintien de la souveraineté et l'indépendance de ses décisions est de la plus haute importance », a dit le Sheikh Abdul Mehdi Karbala'i, porte-parole de Sistani.

Les combattants de l'Etat Islamique, qui contrôlent une grande partie des provinces pétrolières et agricoles de l'Est de la Syrie depuis plus d'un an, ont commencé à déferler sur les régions musulmanes principalement sunnites du nord de l'Irak à la mi-Juin, s'emparant de villes comme Mossoul et Tikrit et se trouvant désormais à quelques dizaines de km au nord de la capitale Bagdad. L'armée et la milice chiite des forces irakiennes luttent contre l'État islamique et d'autres militants sunnites, mais n'ont pas réussi à obtenir de gains territoriaux importants.