France: l'international devrait aider un président au plus bas dans les sondages à redorer son image

( Source: Xinhua )

19.09.2014 08h18

En proie à une impopularité record, le président français François Hollande se livrera jeudi à un exercice "périlleux" lors de la quatrième grande conférence de presse de son quinquennat, où il devrait notamment se concentrer sur les questions internationales pour "représidentialiser" son image, estime jeudi la presse française.

"Comment le chef de l'Etat peut-il réussir cet exercice qui s'annonce compliqué et redorer son image, alors que les mauvais sondages s'accumulent (13%, selon Ipsos, 15 septembre, ndlr)", s'interroge jeudi le site d'information BFM TV.

"Le président de la République doit recréer des conditions d'écoute, car il n'est plus audible par les Français", écrit le site, citant le directeur du département opinion de l'institut Ifop, Jérôme Fourquet.

"Le président doit montrer une détermination sans faille. Il doit arrêter les promesses car les précédentes n'ont pas été tenues. François Hollande doit passer du discours à la pratique. Il doit annoncer des mesures précises, concrètes, c'est-à-dire des mesures qui ont des traductions dans la vie des gens", estime le sondeur.

"La conférence de presse de François Hollande, ce jeudi, risque d'être un exercice périlleux pour le président de la République", écrit de son côté le journal Le Figaro, pour qui "François Hollande est dans une situation politique extrêmement difficile".

"Il est au plus bas dans les sondages pendant que la presse, sans exception, se délecte dans un 'Hollande bashing', que les intimes se lâchent dans des critiques qui vont jusqu'à l'indécence du livre de Valérie Trierweiler, que l'économie est en souffrance et que les attaques politiques viennent de partout", poursuit le quotidien de droite.

"Les boulets que traînent le président sont nombreux et de plus en plus lourds", assène Le Figaro, estimant que le chef de l'Etat "ne pourra ainsi annoncer une quelconque embellie de l'économie (croissance au point presque mort et chômage en hausse), ni même que sa stratégie est la bonne au vu des résultats actuels".

"Il ne pourra pas, non plus, se targuer d'une large union sur sa politique avec le vote de confiance de l'Assemblée nationale au gouvernement de Manuel Valls, même si celui-ci a obtenu une majorité relative", relève le journal.

"En revanche, il y a deux domaines où il peut se targuer de résultats pour l'instant positifs (à défaut de succès probants) et vus comme tel par nombre d'analystes, la politique étrangère ainsi que la sécurité du pays", tempère le quotidien.

Pour France Info, l'exercice auquel va se livrer François Hollande "s'annonce difficile, 48 heures après le discours de politique générale du Premier ministre, et juste avant le retour annoncé de Nicolas Sarkozy".

"Après un remaniement forcé, un ministre renvoyé pour ne pas avoir payé ses impôts, un brûlot écrit par son ex-compagne", François Hollande "n'a que des coups à prendre", prévient la radio.

"Dans ces conditions, comment tenir deux heures durant sous le feu des questions de 350 journalistes? En mettant en avant l'international, où il est à l'offensive", estime France Info.

"Au plus bas dans les sondages, atteint par les affaires touchant le gouvernement, les mauvais résultats économiques, la fronde au sein du PS et les révélations de son ex-compagne, le président de la République a la lourde tâche de conclure sur une bonne note une séquence très compliquée", résume de son côté le site d'information FranceTV Info.

"Un thème paraît incontournable", prévient le site : "l'international, domaine privilégié des présidents de la République, sur lequel Hollande peut se montrer sous un meilleur jour. Il évoquera forcément le rôle de la France en Irak, où il se trouvait il y a une semaine, mais aussi, sans doute, l'épidémie d'Ebola".

La chaîne d'information LCI rappelle elle aussi que "jamais un président de la République française n'a connu une telle impopularité", avec "13% de confiance et moins de 10% des personnes interrogées qui souhaitent qu'il soit de nouveau candidat en 2017".

"Meurtri par le livre de son ex-compagne Valérie Trierweiler et très critiqué par une partie de la gauche, le chef de l'Etat doit montrer lors de cette conférence de presse qu'il garde une solidité à toutes épreuves pour relever les défis qui sont devant lui", prévient la chaîne.

"François Hollande sera bien sûr interrogé sur ses deux principaux échecs : le chômage et les déficits", estime aussi LCI, rappelant que "le gouvernement a repoussé piteusement de deux ans, à 2017, son objectif d'un retour des déficits publics à 3% du PIB tandis que le chômage a connu en juillet un neuvième mois consécutif de hausse, avec un nouveau record à la clef, 3,424 millions de demandeurs d'emploi".

"François Hollande essaiera d'être pédagogique pour 'donner du sens' à la seconde moitié de son quinquennat, 'même dans un moment pas évident', reconnaît enfin l'un de ses conseillers, cité par Radio France International.