Dernière mise à jour à 11h18 le 20/04
Des experts chinois et américains ont déclaré le 16 avril que les jeunes générations des deux pays devraient parvenir à un consensus, briser les malentendus et les préjugés par des échanges et un dialogue entre les peuples, et contribuer à la coopération et au développement futurs des deux pays. Le Harvard College China Forum, fondé il y a 25 ans par des étudiants de Harvard, avait organisé une réunion d'universitaires et de dirigeants sur le campus de Harvard les 15 et 16 avril pour discuter du développement et de l'avenir de la Chine.
Lors de cette rencontre, l'ancien secrétaire américain au Trésor, Larry Summers, a qualifié lors de l'ouverture du forum les relations entre la Chine et les États-Unis de « frères dans la famille », ajoutant que, en tant que « frères dans la famille de l'homme, nous ne sommes pas sans envie, jalousie, rivalité fraternelle, suspicion mutuelle et tendance à se chamailler et à se quereller ».
Photo d'archive montrant les drapeaux nationaux de la Chine et des États-Unis ainsi que le drapeau de Washington DC sur Constitution Avenue à Washington, capitale des États-Unis. (Photo / Xinhua)
Il a également souligné que « la question pour votre génération est … allons-nous trouver suffisamment de terrain d'entente pour que chacune de nos grandes sociétés puisse continuer à définir sa grandeur de manière mutuellement positive ? » « Ou sommes-nous à une époque où l'interdépendance rend la rupture beaucoup plus coûteuse ? Où la technologie a accru son pouvoir destructeur, où la technologie des communications a la capacité à la fois de transmettre ce qu'il y a de meilleur dans l'humanité et d'élever ce qui est le fondement de l'humanité ? Allons-nous sombrer dans le conflit et la sauvagerie ? »
Seln M. Summers, aujourd'hui âgé de 68 ans, il n'y a pas « d'autre question qui approche cette question » en termes d'importance. « Je ne pense pas qu'il y ait d'autre question aussi importante pour nos dirigeants, ou pour vous tous qui serez impliqués de manière aussi centrale dans la formation du monde que lorsque ma génération quittera la scène », a-t-il souligné.
De son côté, Graham Allison, titulaire de la chaire de gouvernement Douglas Dillon à l'Université de Harvard, a apporté des messages de l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger au public du forum, déclarant, citant ce dernier, que la coopération et le dialogue entre la Chine et les États-Unis sont « la question clé de cette phase de l'histoire ». Si la Chine et les États-Unis se voient chacun comme un « adversaire maléfique » par essence, ou envisagent une forte probabilité de « conséquences catastrophiques… quoi que l'on conclue sur l'analyse stratégique, ce qu'il faut, c'est un dialogue revigoré », a poursuivi M. Allison à propos du message que Henry Kissinger lui a transmis dans une conversation téléphonique avant le forum.
Les avantages de la collaboration
Chas Freeman, l'interprète américain en chef lors de la visite du président Richard Nixon en Chine en 1972, a pour sa part souligné que les deux pays avaient énormément bénéficié de la collaboration au cours des quatre dernières décennies. Stephan Orlins, président du Comité national sur les relations américano-chinoises, a partagé des vues similaires. Passant en revue le processus de normalisation des relations américano-chinoises et l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays, il a rappelé que les relations entre les pays étaient encore pires il y a 50 ans, mais que les dirigeants des deux parties « ont fait preuve d'un leadership et d'une prévoyance incroyables ».
« Ce qu'ils ont compris, c'est qu'il fallait rétablir les relations entre les peuples, et ils l'ont d'abord fait avec les équipes de tennis de table », a-t-il déclaré à propos de l'impact de la « diplomatie du ping-pong » du début des années 1970.
Dwight Perkins, professeur de recherche Harold Hitchings Burbank en économie politique à l'Université de Harvard, a quant à lui également exhorté à trouver un moyen de sortir de la situation actuelle et de s'installer sur une base pour « poursuivre nos relations commerciales, poursuivre notre économie et, en fin de compte, contribuer à des domaines allant bien au-delà de l'économie ».
« Espérons que la génération actuelle n'aura pas à prendre et prendre encore le relais pour prouver et prouver encore les choses. Cela doit arriver beaucoup plus tôt que cela », a-t-il conclu.