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La mort de George Floyd met en évidence le problème du racisme chronique aux États-Unis

le Quotidien du Peuple en ligne | 02.06.2020 14h12

Le 31 mai, le feu et la colère provoqués par la mort de l'Afro-américain George Floyd ont continué à faire des ravages à travers les États-Unis. Selon les statistiques du New York Times, des manifestations ont éclaté dans au moins 75 villes des États-Unis et des couvre-feux ont été imposés dans au moins 20 villes américaines dans la soirée du 31. Plus de 5 000 gardes nationaux ont été déployés dans 15 États et à Washington, DC

Tout a commencé le 25 mai. George Floyd, un Afro-américain de Minneapolis, dans le Minnesota, a été soupçonné d'avoir utilisé un billet de 20 dollars contrefait par le propriétaire d'un magasin de proximité alors qu'il y faisait ses courses. Le propriétaire a téléphoné au 911 pour appeler la police. Après l'arrivée de quatre policiers, George Floyd a été plaqué au sol. L'un des policiers blancs, Derek Chauvin, lui a appuyé sur le cou avec un genou pendant au moins 8 minutes 46 seconde. Tombé dans le coma, George Floyd a été emmené à l'hôpital, où les médecins n'ont pas pu le sauver.

Ce drame a été photographié par des passants et diffusé sur Internet, déclenchant une colère dans tout le pays.

Les Afro-américains subissent depuis longtemps les injustices de la police

Il convient de noter que ce n'est pas la première fois que ce genre d'incident se produit. Aux États-Unis, l'abus de la force par la police est monnaie courante. Parmi eux, le traitement injuste des Afro-Américains et le grave déséquilibre de ces injustices par rapport au reste de la population. Selon les statistiques du Washington Post, le nombre de civils tués par la police aux États-Unis en 2019 a été de 1 004, dont 370 blancs et 235 Afro-américains, soit un ratio d'environ 1,6 pour 1. Selon les données de 2019 du Bureau du recensement américain, le rapport entre les Américains blancs et les Afro-Américains est de 5,7 pour 1. Cela signifie que les Afro-Américains sont 3,6 fois plus de risques d'être abattus que les Blancs par la police aux États-Unis.

Le New York Times a déclaré que, comme le montre l'affaire George Floyd, pour les Afro-Américains, même la chose la plus banale comme appeler le 911 peut signifier la peine de mort. Dans une certaine mesure, l'insigne de police est devenu un symbole d'immunité pour les policiers. Pourquoi en est-on arrivé là ? En 1967, afin de dissuader les manifestants afro-américains des mouvements de défense des droits civiques, le département de police de Miami avait lancé le slogan « Si les pillages commencent, les tirs commenceront ». La même année, la Cour suprême des États-Unis avait jugé que la police ne devait pas être tenue légalement responsable de l'application des lois si elle agissait « de bonne foi et pour de possibles raisons ».

Le racisme chronique met en lumière le dilemme des États-Unis

Darnell Hunt, directeur du Département des sciences sociales de l'Université de Californie à Los Angeles, estime que les manifestations en cours semblent avoir été déclenchées par la violence de la police, mais qu'en fait les causes profondes est plus qu'un simple incident soudain. Aux États-Unis, les minorités et les pauvres subissent une pression économique disproportionnée. Particulièrement du fait des multiples pressions sociales actuelles telles que le chômage et l'épidémie aux États-Unis, une série de facteurs combinés ont fait qu'un incident soudain a enflammé les turbulences qui balayent aujourd'hui les États-Unis et constituent la logique de l'action collective.

Selon le magazine Foreign Policy, la mort de George Floyd a une fois de plus révélé le traumatisme racial qui existe aux États-Unis depuis longtemps. Les Afro-Américains aux États-Unis connaissent un taux de pauvreté, un taux de chômage et une violence policière disproportionnés. Cette année coïncide avec l'année des élections présidentielles aux États-Unis. Le drame George Floyd fera sûrement des questions raciales un sujet brûlant lors des élections.

Heather Ann Thompson, historienne à l'Université du Michigan, estime qu'il y a trop de choses aux États-Unis susceptibles de provoquer la colère des gens, un chômage massif, les différences du taux de mortalité entre les différentes ethnies et classes reflétées dans l'épidémie de nouveau coronavirus, les inégalités économiques et les abus de violence par la police. Mme Thompson pense que dans le passé, lorsque l'injustice de la société américaine a atteint son apogée, ce pays a tenté de trouver une solution au problème et de parvenir à un nouvel équilibre, mais il ne semble pas y avoir ce genre de signes chez les dirigeants américains actuels, comme si plonger dans un chaos complet leur semblait acceptable. « Je pense que nous sommes effectivement à un moment critique et que la situation risque de devenir plus tendue ».

Par Zhang Mengxu, journaliste au Quotidien du Peuple en ligne

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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