Dernière mise à jour à 16h57 le 07/12
Pendant ses moments libres, Guo Shanqiuyun aime se promener dans son village de montagne, tenant son bébé potelé dans ses bras, discutant avec les villageois locaux sur son chemin et appréciant le contact humain à la campagne. Après des années de vie errante dans les grandes villes, Mme Guo et son mari, qui ont tous deux étudié à l'étranger et travaillé dans la métropole de Shenzhen, dans la province du Guangdong (sud de la Chine) ont choisi de s'installer dans le village de Tangjiazhuang, à Huangshan, dans la province de l'Anhui (est de la Chine).
(Vue aérienne du village de Tangjiazhuang / Xinhua)
Au premier regard, Tangjiazhuang, un village endormi, n'a rien de particulier si on le compare aux nombreux vieux villages de la province, marqués par une longue histoire et une culture profonde. Mais pour le couple, ramener ce genre de village à la vie et à la vigueur est une cause aussi stimulante que charmante qui mérite de faire des efforts.
Selon Zhang Li, le mari de Mme Guo, un architecte qui en avait assez des scènes urbaines modernes ternes, et à qui le paysage rural distinctif de Tangjiazhuang semble plus attrayant, « au lieu de simplement gérer des chambres d'hôtes, nous voulons contribuer au développement de la campagne ». C'est ce qui a amené Guo Shanqiuyun et Zhang Li, respectivement experts en marketing et en design, à investir et construire en 2015 un complexe de tourisme rural complet qui comprend des chambres d'hôte boutique, un camping, un restaurant et un bar, etc.
« On ne peut pas revitaliser les campagnes simplement en investissant de l'argent. Notre philosophie est que nous devons donner la priorité aux gens et parvenir à une coopération gagnant-gagnant avec les villageois », a dit Mme Guo.
Heureuse coïncidence, l'idée du couple était en accord avec le plan du village. Comme l'a déclaré Jiao Guibao, secrétaire du Parti du village, « bien que notre village possède de beaux paysages, il n'a pas vu beaucoup de touristes en raison de son éloignement », et, a-t-il noté, presque tous les jeunes avaient tendance à quitter le village pour poursuivre leur rêves dans les grandes villes, laissant derrière eux les personnes âgées. « Nous nous sommes associés pour faire de Tangjiazhuang une communauté heureuse de la Chine rurale. Mme Guo et son mari nous ont apporté des industries et des talents, incitant les jeunes à revenir dans leur ville natale », a-t-il souligné.
Mme Guo estiment que « les nouveaux arrivants peuvent offrir davantage d'opportunités d'emploi et des cours de formation professionnelle aux habitants, tandis que les nouvelles industries peuvent attirer des touristes dans le village ». L'exemple de Li Weifu, un artisan spécialisé dans le bambou âgé de 70 ans, le montre : aujourd'hui, il profite des changements intervenus dans le village ces dernières années, alors qu'auparavant, il vendait ses produits en bambou sur les marchés locaux. Une salle d'exposition de bambou a depuis été installée dans le village pour présenter son artisanat. « De nombreux touristes s'intéressent à mes compétences en tissage et achètent des produits en bambou tels que des ornements pour la maison », a-t-il indiqué.
Zhang Yi, un danseur à la retraite, a pour sa part loué une maison inoccupée dans le village en 2020, et depuis il vient faire un séjour à la campagne chaque année. « Je me sens rassuré de vivre ici, car les villageois sont chaleureux et m'offrent souvent des citrouilles et des courges cireuses. Ils déposent simplement les cadeaux à votre porte, et vous ne savez même pas qui vous les a faits », a-t-il souligné.
Dans le même temps, l'arrivée de nouveaux villageois a également ouvert plus d'opportunités pour le village et a considérablement élargi les horizons des habitants. « Je n'aurais jamais pensé que nous pourrions avoir des bars et des boulangeries ici », a noté M. Jiao.
À l'heure actuelle, une douzaine de maisons anciennes ont été rénovées et louées à de nouveaux arrivants, et des négociations pour de nouvelles maisons se poursuivent. Quant à elle, Mme Guo a de grandes attentes pour l'avenir de Tangjiazhuang. Avec son mari, elle prévoit maintenant d'ouvrir des établissements d'enseignement dans le village, qui se concentreront sur l'éducation à la nature et d'autres cours. « La nature est le meilleur professeur. Pendant les vacances d'hiver et d'été, les parents peuvent emmener leurs enfants découvrir la vraie vie rurale à Tangjiazhuang sans avoir à s'inquiéter du retard scolaire de leurs enfants », a-t-elle affirmé.
