Dernière mise à jour à 16h36 le 16/09
De grands groupes économiques américains ont déclaré espérer que les plus récents gestes de bonne volonté des gouvernements américain et chinois ouvriront la voie à des discussions « productives » et mettront un terme aux hausses de droits de douane qui ont conduit à la longue guerre commerciale qui oppose les deux pays.
Le 11 septembre, Donald Trump a annoncé des projets visant à reporter jusqu'au 15 octobre l'augmentation des droits de douane sur les importations chinoises, d'une valeur de 250 milliards de dollars. La Chine a également annoncé plus tôt dans la journée qu'elle exonérait de droits 16 catégories de produits américains.
Selon des sources officielles citées par l'agence de presse Xinhua, la Commission des droits de douane du Conseil des affaires d'État, le gouvernement chinois, a annoncé le 13 septembre à Beijing qu'elle exclurait certains produits agricoles tels que le soja et le porc des droits de douane supplémentaires sur les produits américains.
Par ailleurs, Reuters a annoncé que les entreprises chinoises avaient acheté au moins 10 cargaisons de soja américain, les achats les plus importants faits par la Chine depuis le mois de juin.
« Nous espérons que cette annonce (américaine), combinée à d'autres mesures de confiance des deux gouvernements, créera les conditions nécessaires à des négociations commerciales fructueuses et mettra fin au cycle de représailles », a déclaré le 12 septembre le Conseil d'affaires États-Unis/Chine (USCBC), basé à Washington.
Le même jour dans l'après-midi, le président américain a annoncé à la presse qu'il ne voulait pas d'un accord intérimaire, ajoutant qu'il préférerait que l'accord soit conclu dans son ensemble.
Toujours le 12 septembre, le vice-Premier ministre Liu He a déclaré à Beijing lors d'une réunion avec le président du conseil de l'USCBC, Evan Greenberg, que le monde entier se réjouissait de voir progresser les consultations commerciales entre la Chine et les États-Unis. L'USBC représente environ 200 entreprises américaines qui font des affaires avec la Chine, y compris certaines des marques les plus connues au monde.
Selon Xinhua, M. Liu a indiqué que des groupes de travail des deux pays se rencontreraient la semaine prochaine pour des « discussions sérieuses » sur la balance commerciale, l'accès au marché, la protection des investisseurs et d'autres questions d'intérêt commun.
M. Greenberg a assuré que le secteur des entreprises américain ne souhaitait pas voir une augmentation des droits de douane et espérait que les deux pays régleraient leurs différends par le biais de consultations et ramèneraient le commerce bilatéral à la normale.
De son côté, Craig Allen, président de l'USBC, a dit que « Les droits de douane constituent une taxe pour nos entreprises et nos consommateurs, et leur impact sur les chaînes d'approvisionnement et la confiance des entreprises nuisent manifestement à l'économie ». L'imposition unilatérale de droits de douane rend les entreprises américaines moins compétitives sur la scène mondiale, a-t-il ajouté.
« Nous exhortons les deux parties à œuvrer à l'élimination des droits de douane, à réaliser les progrès concrets possibles aujourd'hui et à créer une dynamique en vue de négociations à plus long terme sur les problèmes les plus difficiles », a ajouté M. Allen.
Jennifer Safavian, vice-présidente exécutive des affaires gouvernementales à l'Association des dirigeants du commerce de détail, a pour sa part souligné que les principaux détaillants américains espéraient que le geste de bonne volonté du président de retarder les hausses de droits donnerait lieu à des discussions fructueuses entre les deux pays le mois prochain. « Une résolution est absolument nécessaire pour mettre fin aux augmentations de droits », a-t-elle noté.
L'Association, dont le siège est à Arlington, en Virginie, près de Washington, représente plus de 200 détaillants, fabricants de produits et fournisseurs de services, représentant ensemble un chiffre d'affaires annuel de plus de 1 500 milliards de dollars, des millions d'emplois aux États-Unis et plus de 100 000 magasins.
« La confiance des consommateurs est l'un des piliers de la vigueur de l'économie américaine, et la stratégie tarifaire du président constitue une menace pour elle, car des prix plus élevés seront imposés aux biens de consommation en cas de droits plus élevés », a affirmé Mme Safavian. « Négocier une voie qui mettrait un terme aux hausses de droits imprévisibles et donnerait une certaine dose de certitude aux entreprises devrait être l'objectif des discussions commerciales d'octobre ».
Le Fonds monétaire international a pour sa part averti le 12 septembre que la montée des tensions commerciales et géopolitiques avait exacerbé les incertitudes et pesé sur la confiance des entreprises, les investissements et le commerce mondial.
« Notre dernière estimation est que ... les droits de douane américains, y compris ceux appliqués et annoncés, pourraient potentiellement réduire le niveau du PIB mondial de 0,8% en 2020, avec des pertes supplémentaires dans les années à venir », a commenté le porte-parole du FMI, Gerry Rice.
Gary Shapiro, président et directeur général de l'Association de la technologie de consommation, également basée à Arlington, a déclaré dans un communiqué publié le 11 septembre que la hausse des droits de douane constituait un rude coup pour le marché boursier et que les consommateurs s'inquiétaient -la confiance des consommateurs a ainsi chuté de près de 10 points de pourcentage le mois dernier.