Le ministère du Commerce demande à Washington de lever les restrictions sur les entreprises chinoises

La Chine a demandé le 27 juin aux États-Unis de mettre fin à leurs mauvaises pratiques et de résoudre les problèmes existants par le dialogue et la coopération sur un pied d'égalité avec la Chine.

Cette demande intervient alors que 96% des 314 représentants d'entreprises ont exprimé leur opposition aux droits de douane proposés par les États-Unis sur des marchandises chinoises d'une valeur de 300 milliards de dollars. Ils ont déposé leurs témoignages lors d'audiences qui ont eu lieu à Washington et se sont terminées le 25 juin.

Gao Feng, porte-parole du ministère du Commerce, a déclaré que les États-Unis devaient écouter attentivement les voix de l'industrie et mettre fin à leurs mauvaises pratiques. Ils doivent aussi résoudre les problèmes par le biais d'un dialogue égal et d'une coopération avec la Chine, ce qui est dans l'intérêt des deux parties et du reste du monde, a ajouté M. Gao lors d'une conférence de presse régulière.

La Chine a également exhorté les États-Unis à lever immédiatement les mesures qui contiennent et sanctionnent les entreprises chinoises, afin de promouvoir un développement régulier et sain des relations économiques et commerciales sino-américaines.

La Chine et les États-Unis sont engagés dans un différend commercial depuis des mois, échangeant d'importants droits de douane sur leurs importations.

Après une impasse, les négociateurs ont décidé le 24 juin de reprendre leurs consultations. Les plus hauts dirigeants des deux pays devraient se rencontrer lors du Sommet du G20 au Japon.

Selon Geng Shuang, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, la Chine a toujours appelé à la résolution des tensions commerciales avec les États-Unis par le dialogue et la consultation, ajoutant dans le même temps qu'elle sauvegarderait fermement ses propres intérêts légitimes. Les menaces américaines d'imposer de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises ne pourront pas intimider le peuple chinois, a ajouté M. Geng.

De son côté, M. Gao a rappelé que la position de la Chine concernant les droits de douane était claire, que le pays s'était toujours opposé aux droits de douane imposés unilatéralement. « Les brimades commerciales des États-Unis finiront par nuire à leurs propres entreprises et à leurs consommateurs », a-t-il affirmé.

La liste des « entités non fiables », une liste noire de parties étrangères qui, pour des raisons non commerciales, nuisent aux intérêts des entreprises chinoises, sera publiée prochainement, a annoncé M. Gao, ajoutant que les entreprises qui respectent la loi chinoise et l'esprit des contrats n'auront rien à craindre.

Zhou Mi, directeur adjoint de l'Institut d'études américaines et océaniennes de l'Académie chinoise de commerce international et de coopération économique, estime pour sa part qu'il est nécessaire que la Chine avance avec sa liste des « entités non fiables » et des mesures de restriction à l'exportation.

« Ces mesures entraîneront une amélioration institutionnelle », affirme M. Zhou. « Elles ne visent en aucun cas à punir une entreprise, mais à inciter toutes les entités du marché à respecter les lois, les réglementations et les contrats commerciaux. Elles peuvent également uniformiser les règles du jeu pour les entreprises locales et étrangères ».

Dans une étude récente, une majorité de consommateurs américains et chinois ont exprimé un fort soutien en faveur des échanges bilatéraux, se disant convaincus que les deux pays tirent parti des échanges de marchandises, a déclaré Mei Yan, associé principal et président de la société de conseil chinoise Brunswick Group.

L'enquête en ligne a été menée auprès de 1 000 consommateurs américains et de 1 000 consommateurs chinois au début du mois de juin.