Dernière mise à jour à 08h38 le 14/12
Des bras robotiques préparent des plats dans un restaurant de fondue chinoise, le 5 décembre 2018 à Beijing. (Xinhua / Chen Junqing) |
Selon un nouveau rapport, la Chine devrait dépasser l'Europe en tant que premier contributeur mondial aux recherches en intelligence artificielle d'ici quatre ans.
L'étude des tendances mondiales en matière d'intelligence artificielle a également révélé que la Chine attirait plus de talents académiques qu'elle n'en perdait, tandis que l'Europe, le plus grand marché de recherches en intelligence artificielle au monde en nombre de publications, souffrait d'un « exode des cerveaux ».
C'est la société d'édition et d'analyse néerlandaise Elsevier qui a mené cette étude en se concentrant sur les trois plus grands pays et régions du monde pour l'intelligence artificielle, à savoir la Chine, les États-Unis et l'Union européenne.
« L'Europe reste le principal contributeur pour les recherches en intelligence artificielle, mais elle continue de perdre des parts de publication », ont affirmé les auteurs de l'étude. « Les États-Unis regagnent le terrain perdu au cours des cinq dernières années. Mais la Chine dépassera bientôt l'Europe dans les publications sur l'intelligence artificielle, après avoir déjà dépassé les États-Unis en 2004 ».
Elsevier a analysé le nombre de publications d'articles de recherche provenant de ces régions par périodes de cinq ans au cours des deux dernières décennies. Il en ressort que la part de l'Europe dans les recherches mondiales sur l'intelligence artificielle a constamment diminué. L'Europe a contribué à hauteur de 35% des publications entre 1998 et 2002, puis a diminué progressivement au cours des cinq années suivantes pour atteindre 30% entre 2013 et 2017. Entre-temps, la part de la Chine a considérablement augmenté, passant de 9% des publications mondiales entre 1998 et 2002 à 24% entre 2013 et 2017. Les États-Unis ont perdu du terrain à chaque période de cinq ans entre 1998 et 2012. Cependant, le taux de publication a légèrement augmenté entre 2013 et 2017 pour atteindre 17% de la part mondiale.
« Les recherches en intelligence artificielle en Chine se sont développés très rapidement ces dernières années, augmentant ainsi son importance mondiale dans ce domaine », a déclaré Sun Zhenan, professeur à l'Institut d'automatisation de l'Académie chinoise des sciences.
« La Chine a des avantages uniques en matière de recherche et développement en technologies appliquées, par exemple dans le domaine de la reconnaissance faciale. L'enseignement de l'intelligence artificielle a suscité de plus en plus d'attention ces dernières années, non seulement dans les universités, mais aussi dans les lycées professionnels et même dans les écoles secondaires et primaires. Cette base croissante de talents en intelligence artificielle aura pour résultat un développement futur encore plus important du domaine de l'intelligence artificielle en Chine », a-t-il souligné.
Les auteurs du rapport ont noté que la Chine « aspirait à devenir le leader mondial de l'intelligence artificielle » et était soutenue par « des politiques ambitieuses et une croissance rapide ». Un «gain de cerveau» net de chercheurs en intelligence artificielle suggère également un environnement de recherche de plus en plus attrayant.
Au cours des 20 dernières années, la Chine a enregistré un excédent de 0,1% de chercheurs en intelligence artificielle, grâce à un flux migratoire de 3,5% et de 3,6%. Les États-Unis ont eux enregistré un excédent d'afflux de 0,3% sur la période. Parallèlement, en Europe, 7,8% des chercheurs ont quitté la région, contre 6,8%, ce qui a entraîné une perte nette de 1% des talents en intelligence artificielle.
Enfin, l'étude a également révélé que les talents en intelligence artificielle migraient de plus en plus du secteur universitaire vers l'industrie et que la montée en puissance de grandes entreprises de technologie aux États-Unis et en Chine pourrait contribuer à la « fuite des cerveaux » en Europe.