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Quand la lutte contre la pauvreté facilite aussi les mariages

le Quotidien du Peuple en ligne | 09.10.2018 08h50

Lors d'une journée d'automne pluvieuse dans la province du Hunan, Shi Liujin a pris la tête d'une équipe portant un palanquin de mariée. Il n'aurait pas pu être plus heureux. Il allait se marier.

Il n'y a pas si longtemps encore, le village natal de Shi, Shibadong, niché dans des montagnes isolées, était extrêmement pauvre. Avec un revenu annuel net par habitant de 1 668 yuans (240 dollars) en 2013, 136 de ses 225 ménages vivaient sous le seuil de pauvreté. De plus, il comptait plus de 30 hommes célibataires âgés de plus de 40 ans et les femmes d'ailleurs étaient réticentes à l'idée de venir se marier dans ce village pauvre.

Mais il y a trois ans, lors de la première réunion du village, Shi a frappé un gong en s'exclamant : « Je suis un bon garçon, avec un cœur bon. Quelle que soit celle qui m'épousera, elle peut être rassurée ». Mais cela ne lui a pas apporté un succès immédiat, même si sa gentillesse était largement reconnue par les autres villageois.

Il a quitté l'école et est devenu un travailleur migrant pour subvenir aux besoins de sa famille lorsque son père est tombé malade il y a 20 ans. Les années passèrent au fur et à mesure que ses sœurs terminaient leurs études et se mariaient, et la famille s'en sortait mieux. Mais Shi, lui, entrait dans sa quarantaine. « A l'époque, je fréquentais quelqu'un. Mais après avoir visité le village et vu ma maison délabrée, elle est partie », a-t-il dit.

Le comité de village a compris que la lutte contre la pauvreté pouvait constituer un raccourci pour aider les hommes célibataires à fonder une famille. Grâce à une série de politiques ciblées de réduction de la pauvreté, Shibadong a connu d'énormes changements depuis 2014. Aujourd'hui, les cols boueux sont devenus des routes goudronnées, l'eau du robinet coule dans tous les foyers, et les guichets automatiques sont apparus.

En 2015, Shi a décidé de mettre fin à sa vie instable dans les grandes villes et est rentré chez lui pour se débarrasser enfin de son statut de célibataire. Avec sa famille, il a ouvert un restaurant pour répondre au nombre croissant de touristes et il est devenu guide dans le village. Il a ensuite rejoint une coopérative de culture kiwis, qui a commencé à gagner en popularité dans les villes voisines.

L'année dernière, une usine de production d'eau de source a été mise en service et il a commencé à y travailler comme technicien.

À la fin de l'année, le revenu net par habitant du village avait atteint 10 180 yuans. De plus en plus de femmes travailleuses migrantes ont choisi de rentrer chez elles et de se marier, et davantage de femmes extérieures au village ont épousé des hommes de la localité. En février dernier, lors d'une activité de rencontre, Shi a eu le courage de monter sur scène pour présenter son village et lui-même au public.

« Je ne représente pas seulement moi-même, mais le village dans son ensemble », a-t-il déclaré. « Du fait que la vie s'améliore à Shibadong, j'espère épouser une femme bientôt ».

Ses paroles ont touché Wu Chunxia, une femme d'un village voisin qui travaillait à Shanghai. Ils se sont ajoutés comme contacts sur WeChat et Shi Liujin a invité Wu Chuanxia à venir à Shibadong. Elle a été profondément impressionnée par l'optimisme de Shi et par le développement vigoureux du village. Peu de temps après, elle décida de quitter Shanghai et de s'installer avec Shi. Mieux encore, à l'occasion de son mariage, elle a reçu un cadeau surprise de l'usine d'eau de source, qui l'a acceptée comme employée régulière.

Aujourd'hui, Shi a non seulement une femme, mais aussi une collègue de travail. Une vie conjugale et un travail de col bleu : il a réussi à combiner les deux sans quitter son village natal.

(Rédacteurs :Gao Ke, Yishuang Liu)
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