Dernière mise à jour à 16h09 le 16/07
Selon des experts et des hauts responsables, la Chine pourrait retirer de nouveaux éléments de sa liste négative récemment annoncée dans le cadre des efforts visant à ouvrir davantage son marché aux investisseurs étrangers, une position qui, estiment-ils, aidera à consolider le système de gouvernance multilatérale mondiale.
« La Chine affiche une position ferme en faveur de la mondialisation dans un contexte de menaces protectionnistes », a déclaré Yuan Feng, directeur du département des investissements étrangers de la Commission nationale pour le développement et la réforme. « Les efforts récents pour alléger ou annuler les restrictions existantes sur les investissements étrangers dans de nombreux domaines démontrent notre volonté déterminée de continuer à promouvoir l'ouverture ».
Le mois dernier, le gouvernement central a annoncé une liste négative plus courte pour les investissements étrangers au niveau national et les zones de libre-échange. Au niveau national, le nombre de mesures restrictives figurant sur la liste négative est passé de 63 dans la version précédente à 48, tandis que les mesures restrictives dans les zones de libre-échange ont été ramenées de 95 à 45.
Une liste négative exclut les investisseurs étrangers de certains secteurs de l'économie.
Cui Fan, professeur à l'Université de commerce et d'économie internationaux de Beijing, a dit qu'il s'attendait à ce que les secteurs avec un calendrier spécifique éliminent progressivement les limites à l’actionnariat des investisseurs étrangers, et ceux avec des restrictions supprimées seulement dans les zones franches, pourraient devenir la prochaine série de secteurs à être retirés de la liste nationale négative dans le cadre des efforts soutenus déployés par la Chine pour promouvoir l'ouverture.
« Supprimer les barrières à l'investissement pour les investisseurs étrangers arrive au bon moment -davantage d'investissements étrangers devraient améliorer les règles du jeu et accélérer les efforts de la Chine pour promouvoir les réformes dans le pays », a de son côté souligné Yu Yongding, chercheur à l'Académie chinoise des sciences sociales.
M. Yu, un ancien membre du Comité de politique monétaire de la banque centrale, estime que les récents efforts de la Chine pour ouvrir davantage son économie font partie de son ordre du jour préétabli et ne constituent pas des mesures prises dans l’urgence pour alléger la pression. « Nous avons déjà fixé l'ordre du jour avant ».
« En ce qui concerne notre propre intérêt pour la poursuite des réformes, nos efforts d'ouverture ont peu à voir avec, par exemple, la réponse aux récentes pressions commerciales américaines », a-t-il dit.
Il a également indiqué que des efforts supplémentaires d'ouverture devraient favoriser l'amélioration des procédures réglementaires de la Chine pour créer un marché plus juste et avoir un effet positif sur l'économie en général, car cela devrait attirer les investissements étrangers dans des industries hautement qualifiées.
Mais il a toutefois averti que la Chine devait améliorer sa gestion des devises pour éviter les sorties massives de capitaux et contrôler les risques financiers.
Zhu Guangyao, ancien vice-ministre des Finances, a pour sa part déclaré qu'une telle ouverture contribuera à consolider le système de gouvernance économique et commerciale mondiale multilatérale, en particulier dans le cadre du Groupe des 20, pour promouvoir la croissance inclusive, l'innovation et les investissements transfrontaliers dans les infrastructures.
« L'ouverture de la Chine en fait un participant important au G20 », a souligné M. Zhu lors d'un séminaire organisé le 14 juillet par l'Association nationale des études américaines.
Zhu Min, directeur de l'Institut national de recherche financière de l'Université Tsinghua, a quant à lui noté lors du même séminaire que des incertitudes pourraient survenir lorsque la Réserve fédérale américaine accélérera les hausses des taux d'intérêt et la normalisation monétaire au cours des prochains trimestres. De même, enfin, les frictions commerciales initiées avec la Chine et d'autres pays pourraient faire grimper les prix des produits et alimenter les anticipations d'inflation aux États-Unis.