Le 17 juin, Li Keqiang, qui s'est entretenu à Londres avec le Premier ministre britannique David Cameron, a annoncé que les deux pays pourraient coopérer sur la construction d'une centrale nucléaire, d'un train à grande vitesse et autres projets d'infrastructure. De son côté, M. Cameron a déclaré que la Grande-Bretagne était désireuse de renforcer sa coopération avec la Chine dans le domaine de la grande vitesse sur rail.
Le même jour, le « train a grande vitesse » est entré dans la Déclaration conjointe sino-britannique. Selon ce communiqué, les deux parties ont convenu de promouvoir une coopération de fond sur les transports ferroviaires (y compris les trains à grande vitesse) les conseils en conception, l'ingénierie de la construction, la fourniture d'équipements et la maintenance des installations etc, sur chaque marché.
Comment la stratégie du train à grande vitesse chinois peut-elle être mise en œuvre ?
L'Europe est depuis longtemps une cible de la « stratégie du train à grande vitesse » chinoise. Les visites de Li Keqiang l'année dernière et cette année en Europe de l'Est et en Afrique, ont été l'occasion d'une vigoureuse promotion du train à grande vitesse et des équipements chinois.
En fait, dès 2009, la Chine a identifié trois stratégies périphériques de planification de la grande vitesse sur rail, dont deux s'étendent vers l'Europe. Ces trois liaisons ferroviaires à grande vitesse sont le train à grande vitesse eurasien, le train à grande vitesse d'Asie centrale et le train à grande vitesse pan-asiatique.
Le tracé du train à grande vitesse d'Asie centrale reprend l'ancienne « Route de la Soie », passant par le Kirghizistan, l'Ouzbékistan et d'autres pays d'Asie centrale, avant de traverser l'Iran et la Turquie, et d'arriver finalement en Allemagne.
Wang Mengshu, membre de l'Académie chinoise d'ingénierie, a expliqué au journaliste du Beijing News que les lignes ferroviaires à grande vitesse chinoises, qui sont déjà entrées en phase d'exploration et de planification, ont désormais besoin de discussions de pays à pays. Nous insistons, a-t-il dit, sur l'utilisation des normes chinoises de la grande vitesse sur rail. Certains pays, avec qui un accord a été trouvé, ont commencé les travaux, comme l'Ouzbékistan, qui a commencé à creuser un tunnel. Quant à la ligne Trans-Asie, qui reliera Dali au Myanmar, les travaux commenceront bientôt cette année.
Selon Wang Mengshu, la Chine discute déjà de coopération en matière de grande vitesse sur rail avec vingt ou trente pays. La construction transfrontalière de chemins de fer à grande vitesse bénéficiera des capitaux et de la technologie chinois. Dans le cadre de ce processus, la Chine négociera avec les pays, construisant des trains à grande vitesse en échange de ressources locales, comme par exemple le gaz naturel en Asie centrale.
Wang Mengshu a également dit que si le train à grande vitesse s'exporte, les industries et usines connexes peuvent également en faire de même, utilisant une « porte de sortie » s'appuyant sur l'ensemble de la chaîne industrielle du train à grande vitesse.
Le train a grande vitesse mentionné deux fois dans la Déclaration commune Sino-britannique
Dans cette déclaration conjointe sino-britannique, le terme « train à grande vitesse » apparaît deux fois. Le Premier ministre Li Keqiang a été salué comme un « super vendeur » ; il est vrai que lors de ses 5 visites à l'étranger depuis qu'il est devenu Premier ministre, le train à grande vitesse a été spécifiquement mentionné à quatre reprises.
D'après certaines nouvelles, les deux parties pourraient coopérer dans un projet de train à grande vitesse, le projet HS2, reliant Londres et le nord de l'Angleterre, qui coûtera environ 50 milliards de Livres sterling.
La supériorité du train a grande vitesse chinois : il est moins cher que ses homologues français et allemands
La coopération relative sino-britannique en matière de grande vitesse ferroviaire remonte à il y a déjà trois ans. En juin 2011, Wen Jiabao, alors Premier ministre, s'est rendu en visite en Grande-Bretagne et annonça que la Chine était désireuse de participer au deuxième projet de train à grande vitesse au Royaume-Uni. Depuis lors, la coopération sino-britannique en matière de grande vitesse ferroviaire est devenue un centre d'attention, même en dehors de Chine.
Lors de la visite de M. Cameron en Chine l'année dernière, Li Keqiang et lui annoncèrent lors d'une conférence de presse que la Chine pourrait investir dans le projet ferroviaire à grande vitesse HS2.
S'agissant des détails de la discussion entre les deux pays sur la coopération en matière de grande vitesse ferroviaire, rien n'a été divulgué. Selon les médias britanniques cependant, des responsables britanniques ont dit que la phase de construction du chemin de fer ne comportera pas d'investissements étrangers directs. Cela signifie que la Chine aura le droit soumissionner pour l'exploitation du HS2, ou d'investir dans des projets périphériques, comme par exemple des projets de développement autour des gares.
Chen Mingming, ancien ambassadeur de Chine en Suède, a déclaré au journaliste du Beijing News qu'en Europe, beaucoup de chemins de fer de vieillissants doivent être modernisés, car, à part la France et l'Allemagne, les trains européens sont en retard par rapport à leurs homologues chinois. Aussi pouvoir exporter un ensemble d'équipements ferroviaires à grande vitesse vers l'Europe est-il d'une importance stratégique pour la Chine. En Europe, l'Allemagne et la France sont les principaux concurrents de la Chine dans le domaine du train à grande vitesse, mais ces deux pays n'ont pas la puissante capacité de financement de ce pays, sans compter que leurs équipements sont plus chers que ceux que propose la Chine.