La 7e Fête du Printemps d'une jeune Américaine en Chine

Aux yeux d'Amanda Raman, une Américaine âgée de 26 ans, la célébration de la Fête du Printemps a conservé son essence même : les réunions de famille, même si cette fête souligne aussi les bouleversements que la Chine connaît.

Cette année, c'était sa septième Fête du Printemps en Chine.

Il y a six ans, Amanda a été invitée à la célébrer dans le village de Xiaohewan, à Anshun, dans la province du Guizhou, ville natale de son amie chinoise Chen Xuelian. « J'avais acheté des couplets traditionnels chinois et des lanternes rouges et préparé des enveloppes rouges pour les enfants avant le voyage sur la base de ce que je savais de la Fête du Printemps », a-t-elle déclaré.

En 2013, elle est entrée à l'Université du Guizhou pour apprendre le chinois. Après avoir obtenu son diplôme cette année, elle a décidé de rester en Chine. Elle a trouvé un emploi de professeur d'anglais à Kunming, dans la province voisine du Yunnan.

Le matin où elle est partie avec Chen Xuelian, elle a été étonnée par la foule trépidante dans la gare. « On avait l'impression que tous les Chinois étaient là », se rappelle t-elle. « J'étais complètement sous le choc et j'ai traversé la foule jusqu'à l'entrée ».

Cependant, elle a été profondément touchée par ce qu'elle a vu à leur arrivée à la gare de l'ouest d'Anshun.

« Les gens qui rentraient chez eux étreignaient et parlaient à leur famille et à leurs amis avec enthousiasme. A ce moment-là, j'ai compris pourquoi les Chinois voyageaient loin pour la Fête du Printemps », a-t-elle déclaré.

La veille du Nouvel An lunaire, tous les membres de la famille de Chen Xuelian sont venus de près ou de loin et se sont assis autour d'un poêle. Lors du dîner en réunion, ils ont regardé le gala de la Fête du Printemps à la télévision et raconté leurs expériences en tant que travailleurs migrants dans des villes lointaines.

Même si elle comprenait très peu de ce qu'ils disaient, Amanda Raman a pu ressentir les liens étroits entre leurs sourires joyeux et l'atmosphère de fête.

« Un dicton chinois dit : "Nous ne rentrons pas chez nous juste pour célébrer la Fête du Printemps ; ce sont les retrouvailles qui sont la célébration traditionnelle". J'ai enfin compris ce que cela signifie maintenant », a-t-elle déclaré.

Pour la Fête du Printemps de cette année, elle est retournée dans la ville natale de son amie.

« Nous pouvons prendre le train à grande vitesse cette année », lui avait dit Chen Xuelian. L'année dernière, une ligne de chemin de fer à grande vitesse reliant Guiyang à Anshun a été mise en service. Des technologies telles que la reconnaissance faciale et les mégadonnées ont également été appliquées pour garantir des trajets plus sûrs et plus faciles. À la gare de l'ouest d'Anshun, il faut trois secondes à un passager pour passer le contrôle des tickets en scannant son ticket ou sa carte d'identité et en regardant dans l'écran de reconnaissance faciale.

« C'est un vrai miracle ! Les trains à grande vitesse sont rapides et coûtent moins cher que les trains de ma ville natale », a dit Amanda. Aujourd'hui, il ne leur faut qu'une demi-heure pour arriver dans la ville natale de Chen Xuelian. Il y a six ans, il en fallait encore quatre.

Mais en arrivant chez son amie, elle a trouvé le village familier mais aussi différent : il était devenu un lieu attrayant pour les touristes. Les deux tiers des ménages y travaillent à présent dans des auberges et des centres d'agrotourisme, tandis que 90% des jeunes travailleurs migrants locaux sont revenus pour créer leur propre entreprise, poursuivant leur rêve de vivre une vie meilleure.

« La vague de voyages de la Fête du Printemps n'est pas seulement une merveille des moyens de transport, mais aussi le symbole du développement rapide de la Chine », a dit Amanda. « Mais en même temps que ces développements impressionnants, ce qui reste identique, ce sont les aspirations des Chinois à se réunir avec leur famille pendant la Fête du Printemps ».