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Un mois « intérieur » au mont Wudang (2)

La Chine au présent | 02.12.2015 08h31
Un mois « intérieur » au mont Wudang

Li Bai : « L'univers est dans mon cœur »

Comme elle a demandé à tout le monde de l'appeler Li Bai, personne ne connaît son nom slovène. À 66 ans, cette ancienne fonctionnaire retraitée s'habillait tous les jours dans le style chinois traditionnel.

Elle m'a confié que sa décision d'aller à Wudangshan lui avait sauvé la vie. En raison d'une tumeur, un docteur lui avait dit qu'il ne lui restait que trois mois à vivre. Elle a décidé de venir à Wudangshan pour apprendre les méthodes de santé traditionnelles, et puis elle est y restée près de six ans. Elle continuait de consulter de temps en temps encore le médecin taoïste. Pas pour sa tumeur, qui s'était résorbée, simplement pour des conseils visant à améliorer sa santé.

Un homme renouvelé

Zhang Liang, homme sympathique de 32 ans, surnommé « l'assistant du maître », était là depuis neuf mois. Il était déjà en mesure de nous aider avec des diagnostics et des conseils... « Votre périnée n'est pas étanche, il laisse échapper le qi... Les jeux électroniques consument l'esprit, il faut les éviter. Quant au sexe, il faut le pratiquer avec modération, car il consomme beaucoup d'énergie vitale et fatigue l'esprit. Mal au dos ? C'est que le qi est bloqué ici. Entraîne-toi à faire ce mouvement, comme moi... » Ses condisciples lui étaient reconnaissants de les aider à résoudre leurs petits problèmes et de les guider vers la bonne direction.

Né à Danjiangkou, la ville la plus proche de Wudangshan, et après avoir gagné à Guangzhou suffisamment d'argent pour pouvoir subsister plusieurs années sans travailler, il s'était installé avec sa famille dans le bourg de Wudangshan, au pied de la montagne. Pendant quelque temps, il y avait travaillé en tant que fonctionnaire dans l'administration du bourg. Un emploi stable, peu stressant. Au début 2015, il a démissionné pour passer une année sabbatique à apprendre les méthodes de santé de Maître Chen, en dépit de l'opposition catégorique de ses parents. Il se justifie : « À cette époque, ma santé était mauvaise. J'avais une hernie discale que je traînais depuis 8 ans, et une insuffisance rénale. Une spondylose cervicale me faisait une bosse au cou, ma colonne vertébrale se détraquait complètement. Comme j'avais pris l'habitude de boire de l'alcool et que je fumais trois paquets de cigarettes par jour, les médecins me jugeaient incurable ; et lorsque je regarde une photo de moi à cette époque, je vois moi-même que j'étais à l'article de la mort. »

Pourtant, il me semblait en bonne santé lorsque je l'ai rencontré chez Maître Chen. « Je suis presque guéri. C'est une résurrection ! » s'est-il exclamé.

Trop tôt pour la récolte ?

Ma santé à moi n'était pas si mauvaise que cela. Et pourtant l'amélioration est nette. « Tu as maigri, tes gestes sont assez bons », m'a dit un ami, professionnel du wushu. C'est vrai... je peux faire des gestes dont j'étais incapable auparavant. Je me sens mieux, mon cou se rétablit progressivement, j'ai trouvé la façon correcte pour méditer. J'ai un meilleur appétit et pourtant mon poids n'augmente pas. J'évite la colère qui provoque une perte de qi...

Le plus important est que j'ai appris des méthodes qui continuent de me servir. Mais un mois, c'est trop tôt pour la récolte. « Mes plantes n'en sont qu'à la floraison. » Comme pour Li Bai et Zhang Liang, ma vie a pris un tournant à Wudangshan, elle a mis le cap sur le paradis.

Le mont Wudang est au cœur de la tradition taoïste chinoise. Des écoles de kungfu intérieur y proposent des stages de retraite et de méditation. L'auteur nous raconte une expérience qui a changé le cours de sa vie. 


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(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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