Face à un marché cinématographique chinois en plein essor, la France souhaite saisir cette occasion afin d'exporter davantage de films, notamment à l'aide de coproductions. Les négociations sur le quota de diffusion sont toujours en cours, mais n'évoluent guère.
Cette volonté a été annoncée à l'occasion des rencontres sino-françaises des professionnels du cinéma organisées les 12 et 13 décembre à Beijing. A cette occasion, six tables rondes ont permis d'aborder des sujets divers tels que la diffusion des films, l'exploitation des salles ou la création d'une formation commune.
La France, qui est le deuxième pays importateur de films, produit environ 250 longs métrages par an. En 2014, elle a diffusé huit films français dans les cinémas chinois. Bien qu'elle occupe la troisième place concernant le nombre de films étrangers diffusés dans le pays, le chiffre est loin d'être satisfaisant pour de nombreux professionnels français si l'on compare avec le nombre de films américains diffusés en Chine.
D'après Jean-Paul Salomé, président d'UniFrance Films, la Chine dépassera dans les années à venir les Etats-Unis en ce qui concerne le nombre de salles et le total des entrées. "La France diffuse à l' heure actuelle 50 films par an aux Etats-Unis. Avec la maturité du marché chinois, on pourrait aussi atteindre ce chiffre en Chine", a-t-il indiqué.
En 2014, les films français ont enregistré près de 17 millions d'entrées dans les salles chinoises, contre 5 millions en 2013. Ce chiffre record est dû notamment à la diffusion des films "Lucy", "Brick Mansion" et "Malavita".
La coproduction sino-française, qui n'a fait que débuter depuis la signature en 2010 d'un contrat de coproduction, permet de détourner le problème du quota. Dans le cadre de la coproduction, huit films sont déjà produits ou en cours de production, dont les trois derniers sont le "Promeneur d'oiseau" de Philippe Muyl, le "Dernier loup" de Jean-Jacques Annaud et les "108 dieux démons" de Pascal Morelli.
En plus de la coproduction, la France souhaite également travailler avec la Chine pour créer un réseau de salles haut de gamme, afin de favoriser la diffusion de ses films, a annoncé Richard Patry, président de la Fédération nationale des cinémas français.
"Ce réseau de salles bénéficierait également au réalisateur chinois Lou Ye, dont beaucoup de films primés lors de festivals, n'ont pas trouvé le chemin des salles", a indiqué M. Salomé.
Il faut noter qu'Internet représente un excellent réseau pour la diffusion des films français en Chine. On se rappelle du succès du "Papillon" de Philippe Muyl, qui n'est jamais sorti dans les cinémas chinois, mais qui a remporté un grand succès auprès des internautes, notamment les Chinois francophones.
UniFrance Films organise annuellement, avec Youku et Tudou (deux sites chinois de diffusion de vidéos en ligne), le Festival du cinéma français en ligne. Cet événement a attiré plus de 3 millions d'internautes pendant les deux dernières éditions.
La volonté d'une coopération renforcée avec les sites de VOD est également affichée par la France pour promouvoir la diffusion de ses films.
En plus de la coproduction et la promotion de la diffusion, la France a également proposé la création d'une formation commune destinée aux professionnels des deux pays, "pour faire face à des problèmes communs dans notre profession", selon Pierre-Emmanuel Lecerf, directeur financier et juridique du Centre national du cinéma et de l'image animée de France.