Si celui que ses soldats appelaient affectueusement le « petit tondu » ou le « petit caporal » est un personnage historique parfois contesté dans sa propre patrie, à l’étranger, son aura et son prestige restent intacts, et on vient encore d’en avoir la preuve hier dimanche à Fontainebleau, lors d’une vente aux enchères, où ont été dispersées un millier de pièces de l’époque napoléonienne appartenant à une collection du Prince de Monaco.
La pièce maîtresse de la vente était un bicorne, l'un des dix-neuf répertoriés existant encore dans le monde comme ayant appartenu à l'Empereur. Estimé entre 300 000 et 400 000 Euros, le prestigieux couvre-chef « en feutre dit en castor noir », a explosé les compteurs puisqu'un collectionneur sud-coréen l’a finalement acquis pour la coquette somme de 1 884 000 Euros. Pour la petite histoire, Napoléon aurait usé quelque 120 chapeaux durant ses 15 ans de pouvoir. Ils lui étaient fournis par le chapelier Poupard, à Paris.
D'autres pièces ayant appartenu à l’Empereur devaient trouver preneur lors de cette vente proposées par les études Osenat, Binoche et Giquello, notamment les trophées de guerre saisis par les troupes prussiennes à Waterloo dans les berlines de l'empereur (gants, argenterie, épée, ordres de chevalerie...). Ces 1 000 pièces de prestige ont été dispersées à la demande du Prince Albert de Monaco, au nom du Palais princier de Monaco.