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HSK, HSK... quel est ce sigle mystérieux, que veut-il dire ? Non, vous n'y êtes pas, ce n'est pas le Dollar de Hong Kong… ceux qui connaissent la Chine, et en particulier la culture et la langue chinoise n'en ignorent sans doute rien ;quant aux autres, surtout ceux qui aiment et s'intéressent à la Chine et à sa culture, il y a fort à parier qu'ils en entendront parler tôt ou tard… derrière ces trois lettres se cache en fait un test d'évaluation de connaissances en chinois, dont l'existence même est le reflet de l'importance croissante de cette langue au niveau mondial et de l'intérêt chaque jour plus grand que lui portent de plus en plus de personnes dans tous les pays du monde.
Quand on parle de test de langue, les premiers mots qui viennent souvent à l'esprit sont surtout le célébrissime et si apprécié et recherché « Test of English as a Foreign Language », en bon français Test d'anglais langue étrangère, universellement connu sous le sigle de TOEFL, ou encore –car nombre d'étudiants chinois désireux de poursuivre leur cursus en France sont passés sous leurs fourches caudines- les fameux TEF et TCF. Ces trois examens –mais de nombreuses autres langues, à l'influence internationale plus ou moins importante en proposent également- sont un moyen d'évaluer le niveau de langue d'une personne, test parfois nécessaire pour entamer ou poursuivre des études ou pour acquérir un précieux sésame dans la course à l'emploi. Ils témoignent aussi, en fonction de leur diffusion dans le monde entier, de l'importance d'une langue dans le monde.
A cet égard, toutes les langues internationales, comme le français, l'espagnol et surtout l'anglais disposent d'outils de diffusion allant au delà de leur importance propre et de leur influence et de leur utilisation : tout le monde connait ainsi la très célèbre Alliance Française, une véritable institution créée en 1883, qui compte plus de 1 000 établissements dans le monde et plus de 400 000 étudiants, et qui servit de modèle dans de nombreux pays. De même, très nombreux sont les étudiants ayant passé ou s'apprêtant à passer les tests de langue française comme le TCF et le TEF ; tous ces noms, reflets de la diffusion de la langue et de la culture de la langue française dans le monde depuis tant d'années, possèdent une réputation internationale, tout comme leurs homologues des autres langues les plus répandues. Pendant très longtemps, la langue chinoise a été absente de ce mouvement, mais depuis une dizaine d'années, la Chine s'est à son tour lancée sur cette voie, tant il est vrai que la place de plus importante de ce pays sur la scène mondiale –et donc par ricochet de sa langue- justifiait qu'elle ne restât pas à l'écart plus longtemps.
C'est ainsi que la Chine a d'abord ouvert, depuis 2004, des Instituts Confucius, qui tirent leur nom du célèbre philosophe de l'antiquité, et on ne peut d'ailleurs, en passant, qu'approuver le choix de ce personnage pour désigner ces instituts, tant il est vrai que c'est, sans aucun doute, un des Chinois les plus connus du monde. Si ce mouvement a commencé timidement dans un seul pays, l'Ouzbékistan, il s'est depuis développé à grande vitesse, à l'instar de l'économie chinoise, puisqu'en 2010, on en comptait plus de 300 dans près de 100 pays, les Etats-Unis et la France étant ceux qui en abritent le plus, en dehors de la Chine. Ils sont placés sous la responsabilité d'un organisme gouvernemental, le Hanban (Bureau de la Commission pour la diffusion internationale du chinois), et chargés de diffuser la langue et la culture chinoise à l'étranger, mais aussi d'organiser ce test dont je parlais au tout début, le HSK, trois lettres signifiant Hanyu Shuiping Kaoshi–test de niveau de chinois.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce test est beaucoup plus ancien que les Instituts Confucius, puisque son développement remonte à 1984, avant d'être officialisé en 1992. Organisé sous la responsabilité du Hanban, modifié plusieurs fois –la version actuelle est entrée en vigueur entre 2009 et 2010- il aurait été passé près de 100 millions de fois depuis sa création, et près de 2 millions de candidats l'auraient passé à l'étranger. Ces chiffres peuvent encore sembler modestes, mais souvenons-nous que l'essor de la langue chinoise au niveau mondial est encore récent, puisqu'il a pour l'essentiel suivi celui de la Chine même ; néanmoins, le Ministère chinois de l'éducation estime que près de 100 millions de personnes apprennent actuellement le chinois à l'étranger… c'est dire si le HSK a une marge de progression considérable.
Le HSK, comme de nombreux tests de langue, est divisé en plusieurs niveaux -6 pour l'écrit et 3 pour l'oral- allant du niveau le plus basique au plus élevé, le 6e, celui qui témoigne d'une connaissance du chinois déjà assez conséquente. Reconnu par le Ministère chinois de l'Education, il l'est aussi de plus en plus a l'étranger, puisque nombre d'universités –notamment en France- l'exigent pour pouvoir suivre des études de chinois. Bien conçu, même si pour certains experts étrangers de la langue chinoise, il ne semble pas refléter le vrai niveau du candidat (en clair, ce test aurait tendance à le surévaluer quelque peu) il se compose de plusieurs dizaines de questions, allant de 40 à 100 suivant le niveau, et couvrant les domaines de la compréhension écrite, de la compréhension orale et de la rédaction (à partir du niveau 3), auxquelles il faut bien entendu répondre dans un temps imparti. Pour pouvoir décrocher son diplôme, il faut, contrairement à ce qu'on pourrait penser, dépasser la simple moyenne : ainsi, si la note maximale des deux premiers niveaux est de 200, la note minimale exigée est de 120, et de 180 sur 300 pour les quatre niveaux suivants, peu important la note obtenue dans chaque domaine pour peu que l'ensemble atteigne le minimum souhaité. A titre d'exemple, pour le niveau 4 –avancé-supérieur- la note moyenne des candidats en 2014 s'est élevée à 203 points. L'examen est ouvert à tous, mais l'expérience montre que l'immense majorité des candidats sont des étudiants jeunes ; les candidats plus âgés et ne passant cet examen que pour leur seul plaisir, comme ce fut mon cas, sont ultra-minoritaires. Que cela ne vous empêche néanmoins pas, si vous avez déjà des connaissances dans cette langue merveilleuse qu'est le chinois, d'oser et de vous lancer !
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