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Sao Tomé-et-Principe en passe de remporter la bataille contre le paludisme avec l'aide de médecins et de médicaments chinois

Xinhua | 26.04.2022 08h33

Sao Tomé-et-Principe, un pays insulaire situé au large des côtes ouest de l'Afrique, est sur le point d'éradiquer le paludisme avec l'aide de médecins et de médicaments chinois.

Le pays, qui compte une population de plus de 200.000 personnes, a été gravement touchée par le paludisme, avec 2.000 cas signalés en 2020.

Le pays s'efforce à présent d'éradiquer la maladie d'ici 2025. "Nous devons encore travailler dur pour atteindre cet objectif, compte tenu du climat tropical et humide ici", a déclaré à Xinhua Guo Wenfeng, conseiller en chef de l'équipe d'experts chinois à Sao Tomé-et-Principe.

Depuis mars, M. Guo et son équipe se sont rendus dans les villages du district d'Agua-Grande pour mener une campagne de traitement de masse contre le paludisme, où une tendance inquiétante à la hausse du nombre de cas de la maladie a été constatée.

L'équipe, qui vient de l'Université de médecine chinoise de Guangzhou, a une véritable baguette magique pour répondre : l'Artequick, un médicament développé en Chine composé d'artémisinine, de pipéraquine et d'une petite dose de primaquine. Son principal ingrédient, l'artémisinine, désormais à l'avant-garde de la lutte mondiale contre le paludisme, a été découvert par la célèbre scientifique chinoise et lauréate du prix Nobel Tu Youyou à partir de l'Artemisia annua.

"L'artémisinine a un effet rapide contre les parasites du paludisme, tandis que la pipéraquine a un effet plus durable, ce qui rend les parasites moins susceptibles de développer une résistance aux médicaments", a expliqué M. Guo.

Outre la fumigation des foyers et la distribution de moustiquaires imprégnées d'insecticide, l'équipe chinoise a également mis au point une stratégie d'administration massive de médicaments (MDA), dans le cadre de laquelle les habitants prennent simultanément de l'Artequick pour éliminer les parasites du paludisme, une stratégie révolutionnaire qui s'est avérée efficace aux Comores et dans d'autres pays africains.

Grâce aux efforts de l'équipe chinoise, l'incidence du paludisme est passée, au cours des années qui ont suivi, de 60 % à 3 % dans les villes proches de la capitale Sao Tomé dans le cadre du projet pilote de MDA.

Dans la ville de Liberdade, qui était l'une des régions les plus touchées par la maladie, pas un seul cas n'a été signalé pendant huit mois consécutifs depuis le lancement de la stratégie de MDA en juillet 2019.

Liberdade, une petite ville de 500 habitants, signalait auparavant 1.000 cas de paludisme en une seule année, a rappelé M. Guo, qui en est maintenant à sa troisième mission sur l'île. "Les chiffres ne mentent pas. L'approbation de la population locale nous montre que notre stratégie fonctionne".

"Nous, la population locale, voulons collaborer avec cette équipe chinoise pour lutter contre le paludisme parce que nous voulons mettre fin à cette maladie ici à Liberdade et par la suite à Sao Tomé-et-Principe dans son ensemble", a de son côté déclaré Vasco Guiva, un habitant local.

La stratégie de MDA "est sans aucun doute une action préventive qui consiste à administrer massivement des médicaments à l'ensemble de la population", avait pour sa part souligné en mars Filomena Monteiro, ministre de la Santé de Sao Tomé-et-Principe.

Elle a ajouté que la solution chinoise "contribue sans aucun doute à poursuivre l'objectif du pays d'éliminer le paludisme en 2025", tout en saluant le soutien de la Chine dans cette tâche ardue.

Pour M. Guo et son équipe, l'histoire n'est pas finie, l'équipe d'experts chinois continuera à se battre aux côtés de ce pays insulaire africain jusqu'à la toute fin.

La Chine a quant à elle été officiellement déclarée exempte de paludisme par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'année dernière.

"L'année dernière, l'OMS a accordé à la Chine une certification de l'élimination du paludisme. De nombreuses personnes sur l'île sont toujours inspirées par cette nouvelle. Il est de notre devoir de les aider à se débarrasser de la maladie", a commenté M. Guo.

(Rédacteurs :Shuang Sheng, Yishuang Liu)
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