Dernière mise à jour à 09h40 le 26/07
La Chine a le droit de se méfier de l'attention excessive que l'Occident a accordée à l'Institut de virologie de Wuhan, a déclaré un journaliste américain, notant que les enquêtes biaisées et la politisation de la recherche des origines de la COVID-19 ne mèneraient qu'à plus de questions que de réponses.
"La théorie de la fuite de laboratoire est un cadre hautement politisé pour la recherche de réponses sur les origines de la COVID-19. Il n'est pas surprenant que la Chine fasse preuve de prudence lorsqu'elle soutient une enquête dont les motivations sont loin d'être impartiales", a écrit Danny Haiphong, journaliste et chercheur indépendant américain, dans une tribune publiée vendredi sur le site de la chaîne chinoise CGTN (China Global Television Network).
La veille, le chef adjoint de la Commission nationale de la santé de Chine, Zeng Yixin, a rejeté un plan de seconde phase proposé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et axé sur la théorie de la fuite de laboratoire.
M. Zeng a souligné que les experts de l'OMS avaient convenu, après avoir visité l'Institut de virologie de Wuhan, qu'il était "extrêmement improbable" que le virus se soit échappé d'un laboratoire.
M. Haiphong a fait remarquer que l'hypothèse d'une fuite de laboratoire avait été émise par les forces politiques d'extrême droite aux Etats-Unis l'année dernière, et que l'administration actuelle poursuivait ce récit.
Le président américain Joe Biden a ordonné une enquête des services de renseignement sur les origines possibles de la COVID-19 à Wuhan, après que le Wall Street Journal eut affirmé que des travailleurs de l'institut de Wuhan étaient tombés malades, a-t-il dit.
De même, en 2002, Michael Gordon, correspondant pour la sécurité au Wall Street Journal, avait coécrit un reportage affirmant que Saddam Hussein abritait des armes de destruction massive en Irak, ce qui a pesé dans la décision américaine d'envahir le pays. La guerre de huit ans n'a fait que causer la mort de près d'un million de personnes et une instabilité massive dans la région, selon le journaliste.
"La COVID-19 est un phénomène extrêmement complexe. Il faudra probablement des années aux experts scientifiques pour comprendre pleinement un virus qui a facilité une telle crise historique de santé publique dans toutes les régions du monde", a-t-il indiqué.
Contrairement aux affirmations de Washington et de l'Occident selon lesquelles la Chine ne fait pas preuve de transparence en rejetant une enquête sur la fuite de laboratoire, "la Chine a été un modèle de transparence pendant toute la durée de la crise de la COVID-19. Les responsables de la santé et du gouvernement chinois ont travaillé sans relâche avec l'Organisation mondiale de la santé et les pays du monde entier dans la lutte contre la COVID-19", a-t-il estimé.
"Les Etats-Unis et l'Occident, en revanche, se sont accrochés à une théorie sur les origines du virus qui repose sur les institutions les moins transparentes du monde : leurs propres agences de renseignement", a noté Danny Haiphong.