Dernière mise à jour à 16h35 le 27/12

Page d'accueil>>Chine

La Chine critique la France pour son intervention dans l'affaire des arrestations de Canadiens

le Quotidien du Peuple en ligne | 27.12.2018 16h03

Beijing a critiqué Paris le 25 décembre pour avoir pris le parti du Canada, après que le ministère français des Affaires étrangères ait demandé la libération des citoyens canadiens faisant l'objet d'une enquête en Chine.

De son côté, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, a exhorté les « soi-disant alliés » du Canada à respecter la souveraineté judiciaire de Beijing, affirmant que l'ingérence de la France dans l'enquête sur les ressortissants Canadiens Michael Spavor et Michael Kovrig avait laissé une « très mauvaise impression » en Chine.

« Je ne comprends pas pourquoi la France a publié une telle déclaration et pourquoi elle parle pour les ressortissants canadiens. Cela a laissé une très mauvaise impression au peuple chinois », a dit Mme Hua, soulignant que la réponse française montrait que « la France ne se soucie que des Canadiens et non des Chinois ».

« Nous rejetons fermement et nous nous opposons à la déclaration française », a-t-elle ajouté.

Plus tôt, le 24 décembre, la France s'était jointe à d'autres alliés du Canada, notamment la Grande-Bretagne et l'Union européenne, pour demander la libération de Michael Spavor et de Michael Kovrig, tout en qualifiant de légitime l'arrestation et la détention de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou.

« Mme Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, est soumise à une procédure judiciaire canadienne régulière conforme aux règles de droit. Cela est conforme aux engagements internationaux du Canada », a déclaré le ministère français dans un communiqué.

En affirmant que les affaires sont de « nature différente », Hua a de son côté répété que, alors que les ressortissants canadiens détenus par les autorités chinoises étaient soupçonnés de se livrer à des activités mettant en danger la sécurité nationale de la Chine, Mme Meng avait été elle, en revanche, « illégalement détenue » au Canada « à la demande des États-Unis ».

« Nous espérons que la partie canadienne, la partie française ... et les autres soi-disant alliés du Canada pourront respecter le droit des départements judiciaires chinois de traiter de manière indépendante les cas ainsi que la souveraineté judiciaire de la Chine », a déclaré la porte-parole.

Meng Wanzhou a été arrêtée à Vancouver le 1er décembre à la demande des États-Unis, qui réclament son extradition en raison d'allégations selon lesquelles sa société aurait traité avec l'Iran en violation des sanctions américaines. Tant Meng Wanzhou que Huawei ont nié tout acte répréhensible et livrent aujourd'hui une bataille juridique au Canada.

Michael Kovrig, ancien diplomate, et Michael Spavor, consultant en affaires, ont été arrêtés le 10 décembre. Ils font actuellement respectivement l'objet d'une enquête du Bureau de la sécurité de l'État de Beijing et du Bureau de la sécurité de la ville de Dandong, dans la province du Liaoning (nord-est de la Chine).

La Chine rejette les déclarations du Royaume-Uni et de l'UE

Le 24 décembre, Hua Chunying a également rejeté les déclarations britannique et européenne de la semaine dernière dans lesquelles Beijing s'était vue demander de libérer les ressortissants canadiens tout en qualifiant le traitement du cas de Meng Wanzhou par Ottawa comme étant juste et transparent.

« En ce qui concerne le Royaume-Uni et l'Union européenne qui s'inquiètent de la détention de citoyens canadiens, je me demande quelle est leur implication dans cette affaire. Où étaient leurs voix lorsque la dirigeante de la société chinoise a été illégalement arrêtée par la partie canadienne à la demande des États-Unis ? », a-t-elle répondu. « Il est évident que les droits de l'homme dont ils parlent sont régis par des normes différentes pour les citoyens de différents pays », a-t-elle ajouté.

Le porte-parole a également vivement critiqué le Canada pour avoir invoqué son traité d'extradition bilatéral avec les États-Unis comme raison de la détention « illégale » de Mme Meng, affirmant qu'il « enfreignait les normes fondamentales du droit international et des relations internationales ».

« Sur l'ordre de la partie américaine, le Canada a illégalement arrêté détenu lla directrice financière (Meng)… qui n'a violé aucune loi canadienne comme l'a reconnu la partie canadienne elle-même. Cette action, qui est loin d'être légale, légitime et raisonnable, est une chose qui mérite vraiment d'être qualifiée de détention arbitraire », a déclaré Mme Hua.

« La partie canadienne ne peut pas cesser de parler de ses soi-disant "obligations juridiques" dans le cadre de son traité d'extradition bilatéral avec les États-Unis. Cela signifie-t-il qu'elle peut fermer les yeux sur les normes fondamentales du droit international et des relations internationales et les piétiner ? Cela signifie-t-il que le Canada peut ignorer ses obligations en matière de protection des droits et intérêts légaux des ressortissants chinois? »a-t-elle demandé.

« Nous avons tous constaté que de telles mesures de la part des côtés canadien et américain ont suscité de vives critiques et la vive opposition de la part de personnes qui ont un sens de la justice au Canada, aux États-Unis et dans d'autres pays. Le caractère déplorable et les conséquences de l'affaire Meng Wanzhou ne sauraient être plus claires », a-t-elle encore dit.

Déclarant que la Chine était « fortement insatisfaite et fermement opposée » aux remarques du Canada et de ses alliés, Mme Hua a exhorté Ottawa à « corriger ses erreurs » en libérant immédiatement la directrice financière de Huawei et en rétablissant « ses droits et intérêts légaux et légitimes », tout en exigeant des États-Unis de « retirer immédiatement leur ordre d'arrestation contre Mme Meng Wanzhou ».

Dans le même temps, une autorité de sécurité publique locale chinoise a imposé une pénalité administrative à un troisième ressortissant canadien -une enseignante d'anglais, Sarah McIver- pour travail illégal, a confirmé le 27 décembre le ministère chinois des Affaires étrangères.

(Rédacteurs :Gao Ke, Yishuang Liu)
Partagez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :