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La poursuite de l'ouverture chinoise renforcera sa croissance, selon le chef économiste du FMI

Xinhua | 11.12.2018 08h18

Une ouverture élargie de la Chine au commerce et aux investissements internationaux aidera à renforcer sa croissance et sa stabilité économiques, au moment où ce pays est en train de passer à un stade de développement de haute qualité, a estimé le chef économiste du Fonds monétaire international (FMI) Maurice Obstfeld.

La politique de réforme et d'ouverture de la Chine lancée en 1978 "a produit des effets remarquablement positifs sur le niveau de vie des Chinois", a-t-il constaté dans un récent entretien avec un petit groupe de journalistes avant son départ du FMI en fin d'année.

"Nombre de ces effets se sont étendus à d'autres pays, notamment en Asie de l'Est et dans les pays émergents", a noté M. Obstfeld, qui devrait retourner à l'Université de Californie à Berkeley après avoir été conseiller économique et directeur du département de recherche du FMI pendant plus de trois ans.

Dans le cadre de ses efforts pour célébrer le 40e anniversaire de la politique de réforme et d'ouverture, Beijing a annoncé une série de mesures concrètes pour ouvrir davantage le pays aux investisseurs étrangers, y compris l'élargissement de l'accès à ses marchés, l'amélioration du climat des investissements et l'augmentation des importations.

"Une plus grande ouverture aux investissements étrangers pourrait être très bénéfique pour la Chine", a estimé Maurice Obstfeld, ajoutant que ce pays avait "une marge importante" pour s'ouvrir davantage et donner aux marchés un "rôle plus important" dans l'économie, contribuant ainsi à la croissance et à la stabilité économiques.

Reconnaissant que les autorités chinoises avaient pris des mesures pour freiner la croissance excessivement rapide du crédit et mieux contrôler le secteur financier, M. Obstfeld a indiqué qu'une plus grande flexibilité des taux de change était également essentielle pour la croissance à long terme de la Chine.

"Le programme de réformes est vaste. Je pense que l'une des missions principales de la Chine est d'en arriver à une monnaie plus flexible", a souligné le chef économiste du FMI.

"C'est une chose qui est également inclue dans les objectifs affichés des autorités. Il serait très important d'aider l'économie (chinoise) à s'ajuster et de dissiper une partie des tensions commerciales", a-t-il poursuivi.

Notant que la Chine était en train de se convertir en producteur de nouvelles technologies, M. Obstfeld a souligné qu'il était dans son propre intérêt de renforcer la protection des droits de propriété intellectuelle (DPI) et de réformer ce régime de façon multilatérale.

"Je pense qu'il est vraiment important que ça ne se produise pas de manière conflictuelle, car cela déstabiliserait l'ensemble de l'économie mondiale", a-t-il averti.

Les institutions du multilatéralisme et le socle multilatéral de la gouvernance mondiale étaient "tout à fait indiscutables" lorsqu'il est arrivé au FMI en septembre 2015, a rappelé l'économiste.

Cependant, aujourd'hui, "il semble y avoir une remise en question du multilatéralisme, en particulier de la part du gouvernement américain". Pour lui, "il y a une approche plus conflictuelle des relations économiques internationales qu'auparavant et c'est vraiment un très grand changement".

En ce qui concerne l'inclusion de la devise chinoise, le renminbi (RMB), dans le panier des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI, M. Obstfeld a déclaré que l'intégration de la Chine dans le système multilatéral est "dans l'intérêt de tous".

Selon lui, même s'il y a de plus en plus de frictions commerciales dans le monde, le discours sur la démondialisation est "un peu exagéré".

"Certaines tendances technologiques qui poussent à la relocalisation d'industries précédemment délocalisées, mais je ne considère pas ça comme de la démondialisation", a observé Maurice Obstfeld, ajoutant que le commerce international restait un facteur "dominant" pour la plupart des économies.

"A mon sens, on n'est pas en train d'en revenir aux conditions de la Grande Dépression où le commerce s'est absolument effondré sous la pression des restrictions commerciales", a-t-il affirmé.

(Rédacteurs :Gao Ke, Yishuang Liu)
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