Dernière mise à jour à 10h27 le 01/12
Les relations sino-américaines ne concernent pas seulement le bien-être des peuples des deux pays, mais également la paix et la stabilité dans le monde, selon plusieurs experts et responsables à travers le monde.
A la veille d'une rencontre prévue entre le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump en marge du sommet du G20 en Argentine, une voix s'élève de plus en plus fort sur la scène internationale selon laquelle une coopération gagnant-gagnant est dans l'intérêt des deux pays et le monde a besoin d'un développement sain et stable des relations sino-américaines.
LE BON CHOIX
La Chine et les Etats-Unis, les deux plus grandes économies mondiales, partagent d'amples intérêts communs et de vastes potentiels de coopération.
Le développement des relations sino-américaines depuis l'établissement de leurs relations diplomatiques il y a 39 ans a prouvé qu'une coopération gagnant-gagnant est conforme aux intérêts communs des deux côtés et les conduira vers un avenir meilleur.
Les Etats-Unis et la Chine ont toujours des intérêts communs dans les affaires internationales et régionales comme la lutte contre le terrorisme, la non-prolifération des armes nucléaires ou la prévention des épidémies, a indiqué Douglas Paal, vice-président de la Fondation Carnegie pour la paix internationale.
Michael Swaine, associé principal dans le programme de l'Asie à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, a souligné qu'"au 21e siècle, on a assisté à l'émergence de tous ces dossiers transfrontaliers", en citant notamment le changement climatique, les questions liées à l'alimentation et les crimes internationaux.
"Tous ces dossiers émergents exigent que les niveaux de coopération entre les grandes puissances, notamment entre les Etats-Unis et la Chine, soient à la hauteur pour y remédier. On n'a vraiment pas d'autres choix", a-t-il indiqué.
Zhao Suisheng, professeur à l'Université de Denver aux Etats-Unis, a fait remarquer que les relations sino-américaines avaient connu des hauts et des bas, des coopérations et de la concurrence depuis l'établissement de leurs relations diplomatiques.
Cependant, en tant que plus grandes économies du monde, les deux pays sont étroitement liés l'un à l'autre. Selon M. Zhao, le renforcement de la coopération et la promotion d'un développement sain des relations bilatérales servent les intérêts fondamentaux des deux parties.
DES DIALOGUES FRANCS
A l'heure actuelle, la Chine et les Etats-Unis ont établi quatre mécanismes de dialogue de haut niveau, à savoir le dialogue diplomatique et sécuritaire, le dialogue économique global, le dialogue social et entre peuples, ainsi que le dialogue sur l'application de la loi et la cybersécurité.
Les deux pays ont un grand potentiel de coopération et leurs dialogues francs et constructifs aideront à résoudre leurs différends et à élargir leur coopération. Le renforcement de la coopération entre la Chine et les Etats-Unis est également bénéfique pour la communauté internationale.
Selon M. Paal, les fluctuations dans les interactions sino-américaines ne sont pas sans précédent depuis l'établissement de leurs relations diplomatiques il y a presque 40 ans. "Je ne pense pas que les relations sino-américaines actuelles soient aussi difficiles que certains l'ont dit", a déclaré M. Paal.
De hauts responsables chinois et américains ont coprésidé le deuxième dialogue diplomatique et sécuritaire Chine-Etats-Unis à Washington au début du mois. Il existe de nombreux mécanismes et canaux entre Beijing et Washington pour que les deux gouvernements mettent en œuvre leur communication et leur coordination bilatérales, a-t-il déclaré.
Il a souligné : "Une politique envers la Chine dominée par la confrontation ou la pensée de la guerre froide n'est pas dans l'intérêt à long terme des Etats-Unis et ne sera soutenue par aucun autre pays".
David Skorton, secrétaire général de la Smithsonian Institution basée à Washington, s'est dit optimiste quant aux perspectives de coopération culturelle et entre peuples entre la Chine et les Etats-Unis. Il a suggéré aux institutions concernées des deux pays de poursuivre leur coopération dans des domaines d'intérêt commun afin de poursuivre la dynamique des échanges culturels et entre peuples entre les deux pays.
"Nous ne sommes pas des décideurs politiques, ce n'est pas le cas non plus de nos collègues qui sont des scientifiques, des historiens ou des artistes, mais nous pouvons travailler ensemble (...) pour trouver un meilleur moyen de nous comprendre", a ajouté M. Skorton.
Selon Alicia Barcena, secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l'Amérique latine et les Caraïbes, puisque les deux pays sont les deux plus grandes économies du monde, les relations entre la Chine et les Etats-Unis ont un grand impact multilatéral.
"Nous ne pouvons pas laisser la Chine et les Etats-Unis tout seuls", a déclaré Mme Barcena, ajoutant que "la communauté internationale doit accompagner" le dialogue entre les deux pays afin de résoudre leurs différends par des moyens appropriés.
UNE RENCONTRE EN MARGE DU SOMMET
La réunion entre les dirigeants des deux pays en marge du G20 a attiré l'attention du monde entier, qui envisage que la diplomatie de chefs d'Etat pourrait jouer un rôle directeur stratégique dans les relations sino-américaines.
"On sait que l'idée de la conversation téléphonique venait de M. Trump, ce qui montre sa volonté constante de maintenir une bonne relation personnelle avec le président Xi", a indiqué M. Paal.
Ronaldo Costa Filho, sous-secrétaire général pour l'économie et les finances du ministère brésilien des Affaires étrangères, a qualifié les relations sino-américaines d'essentielles pour un développement sain de l'économie mondiale, souhaitant un dialogue constructif entre les deux dirigeants qui pourraient "bâtir des passerelles pour davantage de communication" en s'appuyant sur cette rencontre bilatérale.
"Le monde se trouve en quelque sorte à la croisée des chemins en termes de mondialisation, rectifiant les erreurs ou adoptant une approche plus protectionniste", a déclaré Stephen Perry, président du Club du groupe 48 du Royaume-Uni, exprimant ses vœux que Beijing et Washington pourront régler leurs problèmes et éviter de potentiels conflits.