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Renforcer la coopération sino-européenne

La Chine au présent | 10.09.2018 15h20
Renforcer la coopération sino-européenne
Le 21 avril 2014, un train, au départ de Wuhan (Hubei) en Chine, arrive à la gare de marchandises Vénissieux-Saint-Priest de Lyon en France. C’est le premier train Chine-Europe parti de Wuhan, mais aussi le premier train Chine-Europe arrivé en France.

La 20e Rencontre des dirigeants Chine-UE a eu lieu le 16 juillet à Beijing. Les deux parties ont convenu d'approfondir la coopération, de promouvoir la synergie entre l'initiative chinoise « la Ceinture et la Route » et les plans de développement de l'UE. Depuis ces dernières années, autour de cette initiative, les deux parties ont avancé à grand pas dans l'établissement du mécanisme de coopération, la communication de politiques et la coopération pragmatique. En même temps, cette initiative a permis aux deux parties de développer et de renforcer le partenariat global stratégique entre la Chine et l'UE. Face à la complexité actuelle de la situation internationale, les deux parties doivent utiliser à bon escient la plate-forme de « la Ceinture et la Route », travailler conjointement pour soutenir le libre-échange, promouvoir le multilatéralisme et sauvegarder le système économique mondial, afin de donner un signal positif pour le développement et la prospérité commune du monde.

La participation active

Le but principal de la construction de « la Ceinture et la Route » est de lier le cercle économique de l'Asie de l'Est et celui de l'Europe. Auparavant spectatrice, l'Europe est de plus en plus active à y participer. Ces dernières années, la Chine soutient ardemment la coordination avec l'Europe à deux niveaux importants.

Le premier est la jonction de l'initiative « la Ceinture et la Route » avec le plan d'investissement Juncker (315 milliards d'euros) décidée en juin 2015. Dans cette perspective, les deux parties ont créé le Fonds commun d'investissement Chine-Europe. La Chine est alors devenue le premier pays n'appartenant pas à l'UE à participer au plan d'investissement Juncker.

Le second est l'établissement de la plate-forme d'interconnexion Chine-Europe en décembre 2015. Le but principal de cette plate-forme est d'approfondir les échanges d'informations entre les deux parties, de renforcer la coopération dans la construction d'infrastructures et de faciliter les transports.

Jusqu'à aujourd'hui, la Chine et l'UE ont tenu de nombreuses réunions de haut niveau. Les pays d'Europe centrale et orientale ont été les pionniers de la coopération dans le cadre de « la Ceinture et la Route » avec la Chine. Ensemble, ils ont créé un mécanisme de communication gouvernementale, signé des mémorandums de coopération et élaboré un plan spécifique de coopération. Des pays d'Europe du Nord et du Sud ont suivi cet exemple pour participer à l'initiative « la Ceinture et la Route».

La coopération pragmatique

Le train express Chine-Europe est à l'heure actuelle la coopération la plus importante de l'initiative « la Ceinture et la Route ». Les 11 000 km de lignes ferroviaires ont économisé la moitié du temps de transport par rapport au transport maritime. Grâce à l'express Chine-Europe, plusieurs villes européennes comme Duisbourg, en Allemagne, sont devenues plus prospères. En outre, certains projets de coopération ont avancé rapidement comme les nouveaux aménagements du port du Pirée construits en commun par la Chine et la Grèce. Beaucoup d'entreprises chinoises ont augmenté la part de leurs investissements en Europe, renforcé la coopération dans le domaine de la capacité de production avec des entreprises européennes, créant non seulement des emplois pour les locaux mais payant aussi des impôts.

Cela est particulièrement vrai dans l'exemple du format « 16+1 » et de la joint-venture de la Sino-CEEF Holdings Co., Ltd. Il s'agit ici d'un nouveau progrès de la coopération institutionnelle entre la Chine et les 16 pays d'Europe orientale et centrale. L'objectif est de mobiliser les fonds du marché mondial à travers des opérations commerciales. La Chine injectera une grande somme de yuans et d'autres monnaies de réserve pour financer ces opérations commerciales. Le gouvernement chinois encouragera les institutions financières chinoises, telles que la Banque industrielle et commerciale de Chine, à coopérer avec les institutions financières comme la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) afin d'offrir un support financier pour la mise œuvre en Europe de projets qui entrent dans le cadre de l'initiative « la Ceinture et la Route ». En 2016, la Chine a d'ailleurs officiellement adhéré à la BERD et beaucoup de pays européens participent aujourd'hui à la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB).

En même temps, dans le cadre de l'initiative « la Ceinture et la Route », la Chine renforce activement la coopération en marchés tiers avec la France, la Grande- Bretagne et l'Allemagne. Cette année, beaucoup de chefs d'État européens ont effectué une visite en Chine, y compris le président français Emmanuel Macron et la première ministre britannique Theresa May. Lors de leurs visites en Chine, ils ont tous apprécié la coopération dans le cadre de l'initiative « la Ceinture et la Route » et son influence à l'échelle internationale. Emmanuel Macron a indiqué que cette initiative contribuait à défendre le multilatéralisme et à promouvoir la multipolarisation du monde. La France accordera son assistance à la Chine pour des projets d'infrastructures en Eurasie et en Afrique. Soutenu par l'administration de Theresa May, le Fonds d'investissement sino-britannique, avec pour président David Cameron, l'ancien premier ministre britannique, a lui aussi été créé, avec une somme d'un milliard de dollars pour la première phase.

Faire face aux divergences pour un partenariat gagnant-gagnant

Chacun sait qu'il n'est pas de rose sans épines. L'initiative « la Ceinture et la Route » est une notion nouvelle qui nécessite un processus d'appropriation pour que la communauté internationale la reconnaisse et l'accepte. Les difficultés sont inévitables dans la coopération sino-européenne. Il faut régler les frictions de la coopération économique selon la loi ou un arbitrage, renforcer les échanges et la compréhension interculturelle entre les entreprises chinoises et européennes, faire en sorte que les peuples bénéficient des résultats de la coopération internationale de l'initiative « la Ceinture et la Route ». Parmi les 16 pays d'Europe orientale et centrale, 11 sont membres de l'Union européenne. Certains pays membres de l'UE ont des préoccupations sur cette coopération sans cesse approfondie entre la Chine et l'Europe orientale et centrale.

La Chine accorde une grande importance à ces préoccupations. Elle propose donc d'intégrer les projets de coopération avec l'Europe orientale et centrale dans le cadre de la coopération sino-européenne sur les infrastructures. En juillet 2018, lors de la 7e Rencontre des dirigeants de la Chine et de l'Europe orientale et centrale en Bulgarie, les deux parties ont convenu d'établir un centre de partenariat global « 16+1 » pour aider les entreprises des 17 pays à mieux connaître les règlements et les législations de l'UE. La Chine est surtout heureuse de voir une UE unie et puissante. Entre 2013 et mars 2018, l'UE a investi en Chine 121,9 milliards de dollars au total et la Chine a investi 80,6 milliards de dollars dans les pays de l'UE.

Cette année marque le 40e anniversaire de la réforme et l'ouverture de la Chine. Au cours de ces 40 ans, la Chine a obtenu de grands succès économiques grâce aux investissements étrangers et à l'ouverture de son immense marché au monde. Le développement rapide de la Chine est étroitement lié à la construction d'infrastructures et aux interconnexions qui en découlent : « Pour s'enrichir, il faut construire des routes ; pour s'enrichir rapidement, il faut construire des autoroutes ; et pour s'enrichir le plus rapidement possible, il faut mettre en place un réseau Internet. » Au moment où la Chine élargit son ouverture, la coopération sino-européenne dans le cadre de l'initiative « la Ceinture et la Route » est plus prometteuse sur deux points notamment.

Premier point, les deux parties peuvent miser sur la coopération dans les chaînes industrielles et de valeurs mondiales, valorisant les avantages comparatifs respectifs et développant conjointement les marchés tiers pour élever le niveau des infrastructures et de l'industrialisation des pays africains, asiatiques et latino-américains.

Second point, les deux parties peuvent s'accorder sur de nouveaux domaines de coopération. Nous pourrions approfondir la coopération sur l'innovation technique. En effet, la construction d'une « Europe numérique » mentionnée dans la stratégie européenne du développement coïncide avec l'idée d'« Internet + » avancée par la Chine. En outre, dans le domaine de la protection de l'environnement et du développement vert, nous pourrions construire ensemble des nouvelles Routes de la Soie vertes grâce à des coopérations techniques et commerciales sur les thèmes de la purification de l'air, des voitures aux énergies nouvelles et des villes intelligentes.

« La parole sème au vent, la plume trace le sillon. »

Depuis le lancement de l'initiative « la Ceinture et la Route » il y a 5 ans, la Chine a injecté une nouvelle force motrice pour l'économie mondiale et a apporté des avantages réels pour le développement économique de l'Europe.

Aujourd'hui, les incertitudes qui pèsent sur le développement économique mondial se multiplient. Dans l'esprit de l'ouverture, de l'inclusivité, de la coopération et du gagnant-gagnant, la Chine et l'Europe doivent joindre leurs efforts pour construire les cinq plates-formes nécessaires à la réalisation des synergies des stratégies de développement : le Fonds d'investissement commun sino-européen, l'interconnexion des infrastructures, la coopération numérique, le dialogue juridique et la facilitation des échanges humains.

Il faut contrôler les divergences et les frictions et faire jouer pleinement le rôle de l'initiative « la Ceinture et la Route » dans le partenariat global stratégique sino-européen.

Par JIN XIN, directeur du Centre d'études chinois sur le monde contemporain et secrétaire général de l'Association des think tanks internationaux de « la Ceinture et la Route ». 

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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