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FCSA: le sommet de Beijing va ouvrir une nouvelle voie pour les relations sino-africaines

Xinhua | 03.09.2018 08h30

Avec le sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) les 3 et 4 septembre à Beijing, nombreuses sont les attentes au sein des deux parties en faveur du renforcement d'une amitié déjà solide et de la coopération pratique afin d'apporter des bénéfices tangibles aux peuples chinois et africains.

Ce sommet a pour objectif de bâtir une communauté de destin plus étroite entre la Chine et l'Afrique, de mettre davantage en synergie l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route" et le développement africain, d'élaborer une nouvelle voie pour une coopération sino-africaine d'un plus haut niveau et d'approfondir les échanges entre peuples.

"Nous sommes persuadés qu'avec les efforts conjoints de la Chine et de l'Afrique, le sommet de Beijing sera un grand succès et constituera un nouveau jalon historique de la coopération amicale entre la Chine et l'Afrique", a confié le conseiller d'Etat chinois et ministre des Affaires étrangères Wang Yi lors d'une conférence de presse en amont du sommet.

LE COMMERCE, LES INVESTISSEMENTS ET AU-DELA

Créé il y a 18 ans, le FCSA a obtenu des résultats fructueux, devenant un repère important de la coopération sino-africaine. Le volume des échanges commerciaux s'est élevé à 170 milliards de dollars en 2017, contre un peu plus de 10 milliards de dollars en 2000, selon des données du ministère chinois du Commerce.

"On peut s'attendre à un taux de croissance à deux chiffres d'ici cinq à dix ans", a estimé Wei Jianguo, ancien vice-ministre du Commerce, lors d'un récent séminaire Chine-Afrique organisé à Beijing par l'Université Renmin de Chine. "Est-ce possible d'atteindre 300 milliards de dollars en 2020? Certains disent que c'est improbable, mais je crois que c'est totalement possible".

La confiance de M. Wei vient de ses attentes d'une coopération renforcée entre les deux parties. Dans un avenir proche, les zones industrielles financées par la Chine couvriront l'ensemble du système industriel. La tech chinoise créera de nombreuses bases de développement en Afrique. Des dizaines de centres de démonstration agricoles conjointement construits apporteront des changements historiques à l'agriculture africaine. Le secteur privé investira également en Afrique, notamment dans le domaine culturel, selon M. Wei.

Fin août, la société chinoise Nonferrous China Africa a lancé la production d'une toute nouvelle mine de cuivre à Chambishi, dans la province zambienne de Copperbelt (nord), ce qui a été salué par le chef de l'Etat Edgar Lungu comme un modèle de solide investissement.

Le début de l'exploitation minière, a-t-il dit, est important pour les habitants de la ville, car le nouveau projet leur offre davantage d'opportunités commerciales.

Plus connu encore, le fabricant de chaussures Huajian, qui travaille pour des marques comme GUESS et Calvin Klein. L'entreprise chinoise a déjà créé des emplois directs pour plus de 8.000 Ethiopiens avec ses deux usines locales.

Davantage de projets concrets devraient voir le jour grâce au prochain sommet du FCSA, qui mettra en lumière le Dialogue de haut niveau entre les dirigeants chinois et africains et des représentants d'entreprises, plus connu sous le nom de Forum des affaires sino-africain.

"Le sommet du FCSA est désormais devenu un événement régulier entre l'Afrique et la Chine et il y a de gros projets attendus dans le cadre de ce partenariat lors du sommet", a noté la commissaire aux Affaires sociales de l'Union africaine (UA), Amira Elfadil, en ajoutant que la Commission de l'UA allait jouer un grand rôle en participant au sommet.

"Les résultats attendus du sommet traduiront la forte volonté des deux parties d'approfondir leur coopération pratique par des actes concrets et d'élaborer des projets complets dans les domaines prioritaires et les orientations clés de la coopération Chine-Afrique ces trois prochaines années", a dit M. Wang, citant notamment les moyens de subsistance et l'emploi des Africains. Pour lui, cela répondra "aux besoins de transformation et de modernisation de l'économie africaine".

Cela accélérera aussi l'industrialisation et la modernisation du continent et poussera la coopération sino-africaine à un niveau plus élevé, a poursuivi le chef de la diplomatie chinoise.

SYNERGIES

Cette année marque le 5e anniversaire de l'initiative "la Ceinture et la Route" proposée par la Chine, de plus en plus de pays africains manifestant leur intention de participer à ce grand projet.

A ce jour, près de dix pays africains ont signé des accords de coopération avec la Chine dans le cadre de l'initiative et d'autres sont en négociation. En juillet dernier, lors de la tournée du président chinois Xi Jinping en Afrique, la Chine a signé des documents de coopération avec le Sénégal et le Rwanda.

Proposée en 2013, "la Ceinture et la Route" -qui fait référence à la Ceinture économique de la Route de la soie et à la Route de la soie maritime du XXIe siècle- vise à construire un réseau d'échanges commerciaux et d'infrastructures reliant l'Asie à l'Europe et à l'Afrique le long des anciennes Routes de la soie.

Costantinos B.T. Costantinos, conseiller économique auprès de l'UA et de la Commission économique pour l'Afrique des Nations Unies (CEA), souligne dans un entretien à Xinhua que "plus que tout autre pays africain, l'Ethiopie est le premier bénéficiaire de cette initiative avec la ligne ferroviaire Addis-Abeba-Djibouti".

"La Ceinture et la Route" met en effet l'accent sur des projets d'infrastructure tels que le chemin de fer, les autoroutes et les liaisons aériennes, apportant plusieurs opportunités en faveur du développement d'infrastructures en Afrique ces dernières années, a-t-il indiqué.

M. Costantinos, également professeur de politique publique à l'Université éthiopienne d'Addis-Abeba, salue par ailleurs l'objectif de l'initiative chinoise visant à intégrer économiquement des pays dans divers projets.

La coopération dans le cadre de cette initiative, qui va certainement au-delà des infrastructures, devrait être l'un des principaux sujets du prochain sommet du FCSA.

La Chine est disposée à coopérer avec l'Afrique pour aligner "la Ceinture et la Route" sur l'Agenda 2063 de l'UA, sur le Programme de développement durable à l'horizon 2030 de l'ONU, ainsi que sur les stratégies de développement respectives de différents pays africains, afin d'explorer de nouvelles opportunités et de donner un nouvel élan au développement de l'Afrique, a déclaré M. Wang.

Le président libérien George Weah a ainsi annoncé que son pays était prêt à aligner son "programme en faveur des pauvres" sur l'initiative proposée par la Chine. S'adressant à Xinhua dans son bureau à Monrovia, M. Weah a déclaré que son pays sera en quête d'opportunités de développement lors du FCSA à Beijing.

En vue de renforcer le potentiel de l'initiative pour le développement africain, M. Costantinos propose que le prochain sommet du FCSA puisse inclure des initiatives de transfert de connaissances et de technologies industrielles et agricoles, ainsi que des discussions sur la façon dont les pays africains pourraient mieux utiliser leurs ressources naturelles au profit du développement du continent.

CIBLER LES JEUNES

Dernier signe en date de la communication croissante entre les peuples chinois et africains, un groupe de 169 étudiants kényans, lauréats de bourses chinoises, devraient se rendre dans différentes villes et universités de Chine pour y poursuivre leurs études.

Sun Baohong, ambassadrice de Chine au Kenya, a déclaré fin août que son pays était devenu l'une des destinations les plus prisées des étudiants kenyans. "Plus de 2.400 étudiants kényans étudient actuellement en Chine. Cette année, 69 étudiants kényans ont reçu des bourses du gouvernement chinois, tandis que 100 autres ont reçu des bourses de différentes entreprises chinoises", a précisé la diplomate.

Mme Sun a noté que depuis le sommet du FCSA en 2015 à Johannesburg, la Chine avait offert plus de 67.000 opportunités de formation aux Kényans dans différents secteurs.

Ces dernières années, les échanges entre peuples ont progressé, mais restent en retrait par rapport à la coopération économique et commerciale, a reconnu Liu Hongwu, directeur de l'Institut des études africaines à l'Université normale du Zhejiang.

M. Liu juge que ces échanges devraient porter une attention particulière aux besoins des jeunes Africains, car ils représentent un pourcentage important de la population et font face à des défis tels que le chômage.

"Le développement durable et à long terme des relations sino-africaines dépend des jeunes des deux côtés", selon lui. "Nous devons créer un environnement propice à la création d'entreprises, à la création d'emplois et à l'acquisition de compétences pour les jeunes Africains".

Liu Hongwu suggère aux deux parties de mettre en place une série de mesures à long terme pour renforcer leur coopération dans les domaines de l'éducation, de la santé, du sport, de la musique, du tourisme et de la protection du patrimoine culturel immatériel.

Le nombre de touristes chinois en Afrique augmente rapidement à mesure que des pays africains cherchent à attirer davantage de visiteurs en provenance de Chine.

En 2017, la Tunisie a annoncé l'exemption de visa pour les touristes chinois et leur nombre a atteint 20.000, contre 8.000 en 2016, a précisé à Xinhua l'ambassadeur de Tunisie en Chine, Dhia Khaled, en ajoutant que la Tunisie envisageait d'accueillir en 2018 entre 30.000 et 35.000 touristes chinois.

"J'appelle les pays africains à utiliser pleinement le sommet afin de lutter pour le bien-être des peuples africains et chinois", a lancé M. Khaled.

(Rédacteurs :实习生2, Yishuang Liu)
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